A Toulouse (Haute-Garonne), le buste du cardinal Saliège a été dégradée ce dimanche 19 mars. Des inscriptions anarchistes ont été taguées sur la statue. 11 ans après les assassinats de Mohamed Merah.
“Ni Dieu, ni maître” et au centre le symbole anarchiste. Depuis ce dimanche 19 mars, le buste du cardinal Saliège est recouvert de tags. Sur son compte twitter, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc dénonce un acte “lourd de sens et odieux”.
11 ans après les assassinats de Mohamed Merah
Ce jour-là, la ville de Toulouse commémorait les victimes de Mohamed Merah. 11 ans plus tôt, jour pour jour, l’assassin perpétrait sa tuerie à l’école juive Ozar Hatorah.
Difficile alors de croire à la coïncidence, le cardinal Saliège s’est rendu célèbre lors de l’occupation allemande. Il prit position contre les nazis et la déportation des juifs qu’il protégea.
Indignation de la sphère politique et religieuse
Dès ce lundi matin, l’archevêque de Toulouse, Mgr Guy de Kerimel a exprimé son indignation “devant cet acte odieux qui blesse les chrétiens catholiques, la communauté juive, et toute personne respectueuse de la dignité humaine”. “Profaner l’image de cet homme, c’est nier son engagement courageux, c’est profaner la mémoire des Juifs d’hier et d’aujourd’hui”, a-t-il ajouté dans un communiqué.
Au cours de la matinée, de nombreux responsables politiques et associatifs ont également exprimé leur indignation. Carole Delga, la présidente de Région, a fait part de son indignation face à cet acte “stupide et infâme”. Même réaction du côté de l’ex-présidente du CRIF qui décrit le cardinal Saliège comme “une lumière en ces temps où la nuit régnait”. Le conseiller municipal d’opposition, Antoine Maurice a également condamné ces dégradations.
Pour célébrer les actions antisémites du cardinal Saliège, le buste fut installé au pied de la cathédrale Saint-Etienne en 1986.