Ce dimanche matin à Toulouse, une cérémonie s'est tenue pour rendre hommage, onze ans plus tard, aux victimes des attentats de Toulouse et Montauban de mars 2012. Le terroriste Mohammed Merah, qui avait déjà tué trois autres personnes les jours précédents, avait, le 19 mars, ouvert le feu devant une école juive de la ville, faisant quatre morts dont trois enfants.
Rendre hommage, mais aussi se souvenir. Ce dimanche matin au square Charles de Gaulle à Toulouse, une centaine de personnes s'est réunie lors d'une cérémonie, onze ans après les attentats de mars 2012. Le 11 et le 15 mars, le terroriste Mohammed Merah avait tué trois militaires à Toulouse et Montauban, avant, le 19 mars, d'ouvrir le feu devant l'école juive Ozar-Hatorah de la ville rose. Quatre personnes, dont trois enfants, avaient perdu la vie.
La cérémonie était constituée d'une prise de parole, puis d'un dépôt d'une gerbe de fleurs devant la stèle dressée en l'hommage des victimes. Les personnes présentes ont ensuite observé une minute de silence, avant de chanter la Marseillaise. Ava, qui a assisté à l'évènement, était autrefois scolarisée à l'école frappée par le terroriste. "La cicatrice est toujours présente" confie-t-elle, ajoutant toutefois que "cette histoire l'a forgée" et lui a donné "l'envie de combattre." "Aujourd'hui on en sort plus fort, vivants."
Un devoir de mémoire nécessaire
Alors que le drame remonte à 2012, il reste également présent dans les esprits de certains Toulousains. "Je pense que c'est une date très importante, on s'en souvient bien sûr. On en parle aussi dans les médias, c'est très bien" souffle une habitante.
"Je devais être en CE2, CM1, se souvient un jeune homme. Je me rappelle, on en avait beaucoup parlé à la télé." Pourtant, il avoue que "si on ne lui avait pas dit qu'il y avait une cérémonie", il "n'aurait pas pensé" aux attentats ce dimanche.
Alors faut-il continuer de commémorer, chaque année via une cérémonie, de tels évènements ? "Avec ces cérémonies-là, avec ces souvenirs comme l'année dernière pour les 10 ans, je trouve qu'on essaye de rappeler à tout le monde [dans tout le pays ndlr] ce qu'il s'est passé. C'est important de savoir qu'à Toulouse, le 19 mars 2012, il y a eu un attentat" déclare Ava. "C'est important pour les familles" renchérit un visiteur originaire de Bordeaux, qui déplore toutefois le fait de "trop parler" des meurtriers.
Pour Anne-Marie Guiyot, qui représente l'association IMAD, pour la Jeunesse et la Paix, créée par Latifa Ibn Ziaten, la mère de Imad Ben Ziaten, tué par Mohammed Merah, commémorer cette date dépasse aussi le simple devoir de mémoire "Il faut lutter pour que plus jamais cela ne se reproduise", martèle-t-elle.
Un hommage qui pourrait évoluer
Toutefois, l'hommage pourrait peu à peu, alors que le temps passe, changer de forme. "Récemment a été instaurée une Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme, qui est le 11 mars, explique le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc. Je pense qu'il faut qu'on ait une réflexion, pour savoir si à Toulouse on maintient les deux cérémonies, où si on essaie de fusionner tout cela en une seule."
Pour l'édile, pas question de "trancher" tout seul. "Il y a des drames qui sont vécus, évidemment, plus intensément et comme si c'était encore aujourd'hui par les familles et les communautés atteintes." "Tout cela réclame une réflexion commune, et beaucoup de respect et de délicatesse."