Ancien militaire, Albert Cazau-Pedarre est infirmier scolaire au collège Robert Roger à Rieumes depuis 2008. Depuis ce lundi 25 octobre, il manifeste devant le rectorat de l’académie de Toulouse. Il estime être “discriminé” alors que ses années d’ancienneté n’ont pas été prises en compte.
Albert Cazau-Pedarre va passer une partie de ses vacances devant le rectorat. Depuis ce lundi 25 octobre, il manifeste pour alerter sur sa situation qu’il qualifie de “scandaleuse”. Il espère être reçu par le recteur de l’académie de Toulouse, “le seul qui pourrait faire bouger la situation”.
Après plus de vingt ans à servir comme infirmier au sein de l’Armée, Albert Cazau-Pedarre rentre en 2008 dans l’Éducation nationale. L’ancien militaire est recruté dans le cadre des emplois réservés et travaille depuis au collège Robert Roger de Rieumes.
Dans une lettre ouverte au recteur de l’académie de Toulouse, il écrit : “Vos services m’ont refusé l’application des dispositions statutaires réglementaires pourtant accordées à tous les infirmiers recrutés dans l’Éducation nationale y compris aux anciens militaires (...) Je suis donc le seul infirmier de France à ne pas avoir bénéficié de la reprise d’ancienneté intégrale des services infirmiers effectués entièrement au recrutement comme le prévoient les textes .”
Conséquences : il ne peut pas prétendre au même salaire, retraite et évolution de carrière que des collègues qui ont pourtant le même profil et la même expérience que lui.
Treize ans de procédure
Le rectorat a été condamné le 31 décembre 2018 par la Cour administrative d'appel de Bordeaux mais le ministère de l'Éducation nationale a porté l'affaire devant le Conseil d'État qui a donné raison à l'administration publique. Il explique : “Cela fait treize ans que je me bats contre l’académie de Toulouse. J’ai beau leur démontrer qu’ils se sont trompés, ils ne veulent pas le reconnaître. C’est épuisant de se battre contre une administration méprisante.”
Le rectorat, de son côté, estime avoir "agi dans le respect de la légalité", tout en rappelant avoir "reçu monsieur Cazau-Pedarre afin de l'accompagner et lui expliquer la situation". L'infirmier scolaire ne baisse pas les bras pour autant et continue son combat.
Je me bats pour mon honneur.
Il peut compter sur le soutien d’autres infirmiers scolaires et de ses collègues. “Après avoir fait un débrayage de vingt minutes la semaine dernière au collège, quelques enseignants sont passés ce matin à tour de rôle”, s'est réjouit l'ancien militaire.
Formateur de secourisme, il profite également de sa mobilisation pour former les passants. “Ce sont des actions de citoyenneté qui permettront à quelques-uns de savoir faire un massage cardiaque et poser un défibrillateur.”