Le Syndicat Mixte des Transports en Commun (SMTC) n'a finalement pas abandonné le projet d'Aérotram initié par l'ancienne majorité et souhaite désormais que son parcours soit rallongé. Des études sont menées en ce sens.
Surprise ce mercredi matin lors du conseil syndicat du Syndicat Mixte des Transports en Commun (SMTC) de l'agglomération toulousaine : alors que le projet d'Aérotram entre l'Oncopole et Rangueil, initié par Pierre Cohen (PS) lorsqu'il était maire de Toulouse et président du SMTC, était en passe d'être enterré par la nouvelle majorité, le président du SMTC, Jean-Michel Lattes, a annoncé que de nouvelles études avaient été lancées pour envisager... une prolongation de ce projet.
Initialement, ce téléphérique urbain devait relier l'oncôpole sur l'ancien site AZF à l'université Paul Sababier en franchissant la Garonne, via la colline de Pech-David et le CHU Rangueil. A son arrivée à la tête du SMTC en avril 2014, Jean-Michel Lattes (qui est aussi le premier adjoint du maire Jean-Luc Moudenc) avait affirmé que le budget initial de 44 millions d'euros était en fait de 80 millions : trop cher pour transporter 7000 personnes par jour ! Il était alors urgent d'attendre et le projet de transport aérien avait alors été... suspendu !
Depuis ce matin, on sait qu'il mèner des études pour une éventuellement prolongation à l'est vers la zone d'activité de Montaudran et à l'ouest vers Basso-Cambo et le terminus de la ligne A du métro. Au total, la nouvelle mouture de l'Aérotram pourrait faire 10 kilomètres, soit trois fois plus qu'à l'origine ! Appellée "ceinture sud" dans le document de travail présenté ce mercredi par le SMTC, le téléphérique pourrait donc devenir un maillon important du plan de déplacement urbain (PDU) qu'il reste à négocier.
Jean-Michel Lattes a d'ailleurs annoncé que le PDU devra être révisé pour mettre en place ce qu'il faut désormais appeler le "Projet Mobilités 2020, 2025, 2030".
Ce projet est inscrit dans le nouveau plan de Jean-Luc Moudenc pour les transports : un plan dont l'axe majeur reste la future 3ème ligne de métro. Une ligne nommée "Toulouse Aerospace express" qui irait du nord-est (Colomiers, Airbus) au sud-est (Labège ou Montaudran) en desservant les Sept-Deniers et Matabiau. S'il n'est pas encore question d'un métro mais en jouant sur les mots d'un "moyen de déplacements rapide", cette future ligne express épouse les formes du projet de 3ème ligne défendu par Jean-Luc Moudenc pendant les élections. L'un des sujets majeurs de la campagne des municipales de mars dernier dont la gauche a toujours dit qu'il était impossible à financer.
Jean-Michel Lattes et Jean-Luc Moudenc tablent eux sur des financements de l'Etat et des collectivités et pourquoi pas la participation de partenaires privés, mais aussi sur l'abandon de projets pour récupérer les financements : c'est le cas du tramway le long du Canal du Midi voulu par Pierre Cohen et aujourd'hui abandonné. Mais l'Aérotram, lui, n'est pas encore abandonné et pourrait, à la fin, coûter beaucoup plus cher que prévu.