Vendredi dernier, des migrants qui occupaient un EHPAD désaffecté de Toulouse ont été expulsés par les forces de l’ordre. Ce samedi, ils se sont repliés dans un collège du Mirail. Les associations plaident pour qu’ils aient un hébergement collectif.
Ils sont 80 ou 100 selon les associations. Ce samedi, plusieurs dizaines de migrants ont investi le collège de Bellefontaine dans le quartier du Miraille à Toulouse. “Ces jeunes ont besoin d’être quelque part” plaide Jennifer Gruman, membre du collectif AutonoMIE et de l'association Tous-tes En Classe 31 (TEC 31).
Selon elle, “s’ils ne sont pas là, ils sont installés allée Jules Guesdes”. “Les autorités n'ont pas spécialement envie qu’ils y restent, et eux non plus”, soulève la militante. “Dormir dans des tentes c’est absolument impossible”.
S’ils ont pu prendre possession du bâtiment ce samedi, cette solution ne semble pas viable sur le long terme. “On espère qu’on va pouvoir les laisser tranquille, on espère échapper à une expulsion musclée. C’est aussi dans l’intérêt des autorités qu’ils soient concentrés dans un endroit”. “Ils sont là. Donc on n’a pas le choix”, martèle Jennifer Gruman.
“Ils sont allés là où ils ont pu”
Fin 2019, ces migrants s'étaient installés dans l'ancien EHPAD des Tourelles, situé à quelques mètres de la rocade toulousaine, dans le quartier de la Cépière. Ils ont été expulsés de ce bâtiment vendredi 26 août par les forces de l’ordre. Les expulsions avaient été décidées par le Tribunal administratif de Toulouse à la suite d' une décision de justice rendue le 6 mai 2022.
Sans sanitaire, sans douche, les conditions de vie ne sont pas possibles. ils ont cherché un endroit où ils pouvaient dormir sur du dur, sans avoir à se soucier des orages, du froid.
Jennifer Gruman, membre du collectif AutonoMIE et de l'association Tous-tes En Classe 31 (TEC 31).
Depuis leur expulsion fin août, “ils sont allés là où ils ont pu”, explique Jennifer Gruman. Selon la militante, il est primordial que tous les migrants restent ensemble le temps que leur situation évolue. “C'est très important qu’ils restent ensemble. Ils ont besoin de soutien, il y a des jeunes qui ne parlent pas français, ils ont besoin de leurs copains qui peuvent être traducteurs”, plaide-t-elle. “Pour la scolarité, la santé, on a besoin qu’ils soient dans un même lieu”, assure Jennifer Gruman, qui précise qu’“ils revendiquent ça depuis très très longtemps mais qu' ils n’ont jamais été entendus par les autorités”.
Le département interpellé sur la situation des mineurs isolés
En plus de cette requête, les associations mobilisées pour la prise en charge des migrants assurent que bon nombre d’entre eux sont des mineurs isolés. Comme le prévoit la loi, c’est donc le département de Haute-Garonne qui doit prendre en charge les personnes dans ce cas. “Certains jeunes sont reconnus mineurs et pris en charge par l’ASE”, reconnaît Jennifer Gruman.
Pour les autres, le temps que les autorités fassent les vérifications pour attester de l’âge et de la minorité des migrants concernés, la situation semble sans issue. “On a des gamins qui ont fait leur rentrée scolaire comme ça. Il y en a qui vont devoir se lever à 06h30 lundi pour aller à l’école”, soulève Jennifer Gruman. “On a des élèves en seconde pro, première pro, CAP. Ils ont besoin d’être dans des conditions qui sont bonnes et entamer leur scolarité de la meilleure façon possible”.