Les deux télescopes conçus au CNES, à Toulouse, pour le satellite franco-chinois de la mission spatiale SVOM rejoignent actuellement la Chine. Prévue pour une durée de trois ans, cette mission scientifique vise à observer les sursauts gamma et sonder les confins du cosmos.
Examiner des phénomènes énergétiques aux confins de l’univers. C’est l’objectif de la mission SVOM (Space Variable Objects Monitor), issue d’une collaboration franco-chinoise.
Depuis la signature d’un premier accord en 2006 entre les stations spatiales française (CNES) et chinoise (CNSA), quatre instruments ont été conçus pour former le satellite final, dont deux fabriqués à Toulouse : ECLAIRs, une caméra X et gamma ; et MXT, un télescope à rayons X de basse énergie.
Sursauts gamma
Deux outils français et surtout primordiaux pour la réussite de cette mission complexe, visant à observer les sursauts gamma, des flashs lumineux de quelques dixièmes de seconde dégageant une énergie phénoménale. « Etudier ces phénomènes permet d’en apprendre plus sur le fonctionnement de l’univers et sa formation », explique François Gonzalez, ingénieur et chef du projet SMOV.
Grâce à ce satellite installé en orbite basse, à 600 km de la Terre, les scientifiques devraient pouvoir observer environ 100 sursauts gamma par an et sonder le ciel. « Derrière ces sursauts il y a des phénomènes physiques, les plus communs étant l’explosion d’une étoile massive ou la fusion d’objets comme des étoiles à neutrons », ajoute François Gonzalez. En décryptant ces événements, les scientifiques pourront approfondir certaines théories sur l’espace, comme la formation des trous noirs.
Une mission de 175 millions d'euros
Environ 300 personnes ont participé à l’élaboration du versant français de la mission, réparties entre le Centre national d’études spatiales, le CEA et le Centre national de la recherche scientifique. Pour un coût chiffré à 175 millions d’euros.
Les deux télescopes français sont maintenant en route pour la Chine. Le satellite SVOM sera lancée en juin 2023 par le lanceur chinois Longue Marche 2C, depuis la base de lancement de Xichang. La mission est prévue pour une durée de trois ans. Après le lancement en 2018 du satellite CFOSat, dédié à l’étude des océans, SVOM est la deuxième mission spatiale scientifique issue d’une collaboration franco-chinoise.