Toulouse : mobilisation des étudiants en médecine qui ne veulent pas être la "seule solution imaginée pour pallier les maux de ce système épuisé"

Les étudiants en médecine de Toulouse (Haute-Garonne) manifestent, mercredi 9 novembre 2022, contre le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui ajoute une année supplémentaire aux études de médecine générale afin de résoudre le problème des déserts médicaux. Une réforme aux "conséquences désastreuses" estiment-ils.

Ils ont du retard à l'allumage. Les étudiants en médecine à Toulouse (Haute-Garonne) n'avaient pas participé à la mobilisation nationale du vendredi 14 octobre 2022 contre le projet du gouvernement d’allonger d’un an les études des futurs médecins généralistes afin de lutter contre les déserts médicaux, par manque d'informations selon Sohan Annoussamy, l'un des vice-Présidents de l'Association Corporative des Étudiants en Médecine de Toulouse chargés de la Représentation étudiante. "Les étudiants étaient très peu au courant des modifications du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Le gouvernement n'avait pas jugé utile de tenir informé les étudiants de ces réformes."

Trouver plus de médecins

300 participants, issus des différentes filières de santé (médecine, kinésithérapie, pharmacie …) sont attendus afin de manifester dans le centre-ville de Toulouse dès 10 heures, mercredi 9 novembre.

Dans son communiqué, l'Association Corporative des Etudiants en Médecine de Toulouse explique ne pas tolérer que les étudiants en médecine soient "la seule solution imaginée pour pallier les maux de ce système épuisé" et qu'ils ne peuvent pas, "seuls, remplacer le manque criant de médecins en France."

"Les réformes qui sont en cours aujourd'hui sont faites pour pallier la mauvaise répartition des médecins sur le territoire, estime Sohan Annoussamy. Quand on se penche sur les chiffres, on se rend compte qu'ils sont assez bien répartis. 95% de la population a accès à un généraliste à 20 minutes de chez elle. Donc on se rend compte que ce n'est pas souci de répartition, mais un souci de nombre. Il n'y a pas de médecins de manière globale. Obliger les médecins dans des zones non-denses cela ne résoudra pas la situation."

De nouveaux médecins plus exigeants

Imposer une année supplémentaire comme médecin généraliste dans des zones "sous-denses", ne passe pas chez les étudiants. Cette décision coercitive provoquerait selon eux "plus de problèmes que cela va en régler : mal-être des médecins entraînant une qualité des soins non-assurée, un roulement d'une année sur l'autre qui pourrait provoquer un manque de suivi et une absence de continuité des soins.

Reste néanmoins une réalité : des exigences plus strictes des jeunes médecins généralistes, comme la volonté de ne plus assurer des visites à domicile ou des consultations le week-end, rendent encore plus difficiles les reprises de patientel dans les déserts médicaux. 

"Nous proposons plusieurs solutions, assure Sohan Annoussamy. Il faut rendre attractives ces zones sous-denses qui ne le sont plus. Il faut aussi développer les Contrats d'engagement en Service Publique et inciter les facultés et les CHU à proposer des stages dans les campagnes." Les futurs médecins souhaitent désormais être entendus et consultés pour leur avenir.

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