Les chiffres sont astronomiques. L'inflation et la crise énergétique due à la guerre en Ukraine obligent l'Université de Montpellier à revoir, en très forte hausse, son budget électricité et chauffage. Plus 35% rien que pour 2022 et +150% pour 2023.
Le coût de l'énergie, dans les prochains mois, risque de devenir un problème pour beaucoup de collectivités et d'établissements publics. La flambée des prix de l'électricité et du gaz va faire exploser leurs factures alors que beaucoup ont déjà des budgets très serrés.
Exemple avec l'Université de Montpellier.
+ 330% en 2 ans
Le budget primitif 2022, établi fin 2021, prévoyait une somme globale de 5,3 millions d'euros. Soit, 3,3 millions d'euros pour l'électricité et 2 millions pour le chauffage au gaz, pour éclairer et chauffer les 500.000m2 de bureaux, de salles et d'amphis de la faculté.
Début octobre 2022, les prévisions pour l'année en cours étaient revues à la hausse. Passant de 5,3 à 7,1 millions d'euros, soit une hausse de 35%, donc un surcoût de 1,8 millions d'euros.
Ce surcoût s’applique surtout sur l’électricité (+1,5 million) et dans une moindre mesure sur le chauffage (+0,3 million). Au total, cela fait 4,8 millions pour électricité et 2,3 millions pour le chauffage au gaz.
Dans le projet de budget pour 2023, nous allons prévoir un budget énergie de 17,9 millions d’euros, soit une prévision de surcoût de 10,8 millions par rapport au budget 2022. C'est un triplement en un an du montant de la facture d'électricité.
Philippe Augé, président de l'Université de Montpellier.
Ces 17,9 millions prévisionnels pour 2023 se répartissent entre l’électricité pour 13,9 millions d'€ et le chauffage, gaz essentiellement, pour 4 millions.
Si l'université dépense effectivement 4,8 millions d'€ au titre de l’électricité en 2022, alors l'augmentation de sa facture d’électricité 2023 sera de plus de 9 millions d’€, soit un triplement en un an.
Pas de bouclier tarifaire énergie comme pour les particuliers
Le 14 septembre 2022, la Première ministre, Elisabeth Borne a annoncé le prolongement du bouclier tarifaire en 2023 et son extension aux petites entreprises. Les entreprises de moins de 10 salariés ayant un chiffre d'affaires inférieur à deux millions d'euros sont éligibles au bouclier tarifaire électricité.
Idem pour les consommateurs résidentiels ou les petites copropriétés, consommant moins de 150 MWh/an, disposant à titre individuel d'un contrat d'approvisionnement en gaz naturel.
Mais l'université n'est pas concernée par ces mesures.
"Nous ne bénéficions pas de bouclier tarifaire, à ce jour, ni de contrats privés avec des fournisseurs pour l’électricité. Nous avons des lots entièrement gérés par la Direction des Achats de l'Etat (DAE), une administration publique rattachée au ministère de Budget" a expliqué Philippe Augé à France 3 Occitanie.
L’augmentation assez faible du coût du chauffage résulte de choix faits ces dernières années, notamment de connecter l'université à des réseaux de chaleur (bois/gaz) de la métropole, comme les sites de Triolet et de Richter, permettant ainsi d’amortir un peu le choc tarifaire. Reste les lots "gaz" gérés par la Direction des Achats de l'Etat, eux aussi soumis à la loi du marché, comme pour l'électricité.