Dans les entreprises comme chez les particuliers, trouver des solutions pour réduire les factures d'électricité et faire face à l'augmentation des coûts devient nécessaire. Benjamin Chevalier de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de l'Hérault (CPME) explique comment les entreprises sont impactées et trouvent des solutions.
Alors que les piscines municipales ont fermé dans une trentaine de communes en France à cause des coûts de l'énergie, fin août, Elisabeth Borne annonçait que les entreprises seraient les premières touchées par la crise énergétique. Si l'électricité et le gaz sont devenus très chers comme l'explique France Info, Benjamin Chevalier, vice-président de la CPME de l'Hérault nous décrit l'impact de cette hausse sur les plus petites entreprises.
Comment les entreprises de l'Hérault se fournissent-elles en énergie ?
Les entreprises achètent l'électricité via des contrats qui s'achèvent à des dates fixées lors de la signature, ce qui signifie qu'il faut les renouveler. Certaines entreprises l'ont fait en janvier 2021 ou 2022 tandis que d'autres le feront dans les semaines et mois à venir. Ces dernières vont donc acheter l'énergie au moment où les prix sont les plus hauts sur le marché, ce qui va, suivant leur taille, considérablement les impacter. Certaines ressentent d'ailleurs déjà cette hausse depuis mars et avril 2022.
En quoi l'augmentation des coûts de l'énergie inquiète-t-elle beaucoup les petites entreprises ?
La vraie problématique aujourd'hui qui angoisse tous les patrons, c’est le manque de visibilité sur la variation des coûts de l'énergie dans les mois à venir.
Heureusement, la demande auprès des entreprises est toujours présente, et avec elle le chiffre d’affaires. Mais l’ampleur de la crise ne pourra s'observer que dans les bilans des entreprises à la fin de l'année. Alors on connaîtra l'impact de la hausse des factures en énergie sur les marges réalisées habituellement.
Sur des secteurs comme l’industrie qui est énormément énergivore, devoir simultanément rembourser un prêt garanti par l'état d'un montant de 25% du chiffre d'affaires par mois (mis en place suite à la crise sanitaire, ndlr) plus l’augmentation du coût des matières premières, plus l'augmentation des coûts de l’énergie, ça devient dramatique pour les petites et moyennes entreprises.
Sur YouTube, la CPME fait le point sur l'impact de la crise énergétiques dans les PME et les solutions qui peuvent être apportées.
Une chose est sûre, tant qu’il y a de la demande et que ça ne prend pas des proportions délirantes, les entreprises pourront tenir. L’hiver va être vraiment décisif pour une majorité des petites et moyennes sociétés de l’Hérault.
Aujourd'hui, quelle est la part d'une facture d'énergie dans les charges d'une entreprise ?
Suivant la typologie de l’entreprise, la facture d'énergie ne représente pas la même part dans ses charges. Dans le secteur industriel, le poids de l’énergie varie entre 5 et 20% du chiffre d’affaires. En passant de 80 euros le Kilowatt à parfois plus de 400 euros, avec une évolution moyenne de 50 à 75%, le poids de l'énergie devient gigantesque. C’est clair, net et précis, on constate une augmentation, pour la majorité des entreprises, qui est variable entre 40 et 75 % du coût de l’énergie.
Quelles sont les solutions que peuvent mettre en place les entreprises ?
Les petites et moyennes entreprises font attention à leur période de production, elles baissent la température dans leurs locaux ou jouent sur les lumières mais ce n'est pas suffisant.
Quand on n'est pas capable de garantir l’activité de son entreprise ou de faire fonctionner son usine, on va probablement revoir du chômage partiel de manière importante. L’exemple des piscines qui ferment est édifiant. Je ne pense pas que ce soit un manque d’anticipation, c’est juste qu’ils achètent l’électricité à un moment donné et que, si on l’achète à un moment où le cours explose, on est foutus.
Une chose est sûre, le télétravail n'est pas la solution miracle. Ici, ce serait décaler le problème et le faire reposer sur les salariés. D'autant que, globalement, dans l'Hérault, les entreprises soumises au télétravail ne sont pas celles qui sont le plus impactées par l’augmentation du coût de l’énergie.
En tout cas, il faudra trouver des solutions car sur Twitter, la Première ministre Elisabeth Borne demandait aux entreprises "d'établir un plan de sobriété énergétique et de prendre des mesures dès septembre".
Quelles sont les aides proposées par l'Etat pour les petites et moyennes entreprises ?
En tant que syndicat, notre mission c’est de communiquer avec les outils et l’État. Les CCI et les CMA, chambres consulaires, ont des missions d’accompagnement des entreprises. Il faut mettre en place des ateliers de sensibilisation pour trouver et proposer des solutions, telles que la négociation de création de groupements d’achat.
Nous attendons aussi l'engagement de la part des députés de l'Hérault, de l'Etat et de l'Union européenne. On a eu des annonces sur le fait que les 32 réacteurs d’EDF puissent repartir avant l'hiver pour remettre un petit peu de légèreté. Enfin, une réunion aura lieu le 9 septembre entre les ministres européens de l'Energie pour prendre des mesures contre cette hausse des coûts du gaz et de l'électricité.