Toulouse : des mots pour dire l'indicible, le départ d'un enfant en Syrie

A Toulouse, un comédien a mis en mots la douleur d'une mère qui a vu partir son fils en Syrie, pour faire le djihad. Un texte émouvant dans lequel de nombreuses familles peuvent se reconnaître, à l'heure où l'on parle du retour en France de ces enfants perdus. 

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Dominique Bons a vu son fils Nicolas partir en Syrie en 2013. Stupeur. Incrédulité. Chagrin.
Quelques mois plus tard, Nicolas meurt dans un attentat-suicide à Homs. Et depuis, sa mère vit avec la douleur de ce choix incompréhensible.

Dominique Bons, qui vit en région toulousaine, a très vite créé une association, «Syrien ne bouge, agissons», pour prévenir le plus largement possible les parents et les enfants concernés par ces dérives extrémistes liées à l'islam. Pour que les familles ne soient pas seules, isolées dans leur peine et souvent par le rejet des autres.

Cette douleur, difficile à imaginer pour qui n'est pas passé par là, un auteur-interprète toulousain, Vincent Dufour, vient de la mettre en mots. La lecture d'une lettre d'un fils à sa mère a donné lieu à une représentation, jeudi 21 février 2019, à l'espace de la laïcité et des diversités de Toulouse. 
En présence de Dominique Bons qui a collaboré avec l'auteur pour retranscrire son vécu, le cheminement de son fils, son malaise et sa quête d'idéal. 

"C'est pour que l'opinion publique comprenne", explique-t-elle, "que tous ces jeunes et leurs familles ne doivent pas être stigmatisés, en tant que terroristes, en tant que familles de djihadistes. On a une étiquette qui nous pourrit la vie. Dans la pièce, il (Vincent Dufour) explique bien comment ça peut arriver et pour quelles raisons". 

D'autres parents comme elle concernés ont assisté à la représentation. Unis par leur vécu mais également par l'actualité. Le débat fait rage aujourd'hui autour de la question du retour de ces djihadistes français sur le territoire national. Le père de Quentin Le Brun, originaire du Tarn, qui était présent, explique qu'il attend l'arrivée de ses quatre petits-enfants. Son fils, dont la justice française estime qu'il était un proche de la nébuleuse djihadiste toulousaine dans laquelle ont gravité Mohamed Merah et les frères Clain, fera probalement partie des quelques 130 djihadistes qui devraient rentrer en France. Jacques le Brun et sa femme ont préparé des chambres, acheté des jouets et de vêtements. Mais ils n'ont aucune garantie de pouvoir recevoir leurs petits-enfants. 
Dans un récent entretien qu'il avait accordé à France 3 Occitanie, Jacques Le Brun assurait : "Mon fils n'est pas un terroriste, il s'est fait duper".

Voir le reportage de Stéphane Compan et Thierry Villéger, de France 3 Occitanie : 
 

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