Lassés par une situation qui dure depuis trop longtemps, les salariés de la maison des adolescents de Toulouse ont entamé un mouvement de grève. Ils souhaitent de nouveaux moyens face à une activité qui augmente et s'accélère avec la crise sanitaire.
En première ligne face à la détresse des jeunes. La maison départementale des adolescents (MDA) est dédiée à l'accueil de tous ceux, âgés de 11 à 21 ans, qui se retrouvent en situation de difficulté.
Déjà avant la crise sanitaire, la petite vingtaine de membres de ce service du département alertaient sur la situation tendue qu'ils vivaient : une activité en hausse et une baisse des moyens. "L'activité a augmenté de 40%, pourtant le nombre de personnels lui n'a pas bougé. Des départs n'ont pas été remplacés, ce qui entraîne une surcharge de travail" dénonce Marina Lergenmuller, du syndicat Sud collectivités territoriales 31.
Risque de saturation
Une partie de la jeunesse française ne va pas bien, d'autant plus depuis le début de la crise sanitaire. Eux ou leurs familles sont toujours plus nombreux à appeler ou passer la porte de la MDA.
Marina Lergenmuller souhaite interpeller les consciences : "Aujourd'hui, les rendez-vous sont portés à un mois et demi alors que ce service est sensé fonctionner dans l'instantané, dès la première prise de contact." Il manque l'équivalent de deux travailleurs sociaux pour que la MDA puisse assurer un travail convenable selon la syndicaliste.
Contexte aggravant
Pour enfoncer le clou, la crise du coronavirus n'arrange pas les choses, bien au contraire. "Beaucoup de lycéens, nous font part de leur mal-être psychologique, sans perspective d'avenir" détaille un agent de la MDA qui souhaite garder son anonymat. "Depuis la libéralisation de la parole sur les violences sexuelles, de nombreux jeunes viennent aussi témoigner de ce qu'ils ont subi."
Pourtant, "certains services hospitaliers spécialisés pour ce genre de problèmes nous ont fait savoir qu'ils fermaient l'accueil de nouveaux patients, alors qu'il y a toujours autant de demandes" regrette-t-il. Une situation bloquée, qui ne peut plus durer pour ces travailleurs sociaux.
Déjà deux embauches
Face au mécontentement des salariés de la Maison Des Adolescents, le Conseil Départemental de Haute-Garonne déclare avoir déjà pris les choses en main. "Début 2021, l’équipe de la MDA a été renforcée par deux professionnels supplémentaires (travailleur social, psychologue). Les recrutements sont déjà engagés. Dans l’attente de leur arrivée, la collectivité recherche activement des solutions transitoires"
Le communiqué rajoute qu'"en amont du mouvement social, l’organisation de la MDA a été ajustée pour répondre aux besoins des adolescents et garantir la qualité du service public."
Les grévistes ont été reçus par leur direction ce mardi 9 mars. Cette dernière s'est engagée à revenir vers eux rapidement, notamment pour renforcer l'accueil du public et la structuration des équipes.