Toulouse : nouveaux incidents la nuit dernière dans le quartier de la Reynerie

Nouveau "guet-apens" tendu à des policiers dans le quartier de la Reynerie à Toulouse : des feux de poubelles et 6 voitures incendiées dans la nuit de mardi à mercredi ont nécessité de nouvelles interventions. Malgré les jets de projectiles , Il n'y a eu ni blessé ni interpellations.

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"D'habitude les trafiquants et autres chefs de bandes ne veulent pas de la police dans les quartiers car ça perturbe leur commerce. Mais par désoeuvrement, suite au manque de marchandise, l'hostilité monte et les provocations s'intensifient" explique un représentant syndical de la police nationale.
Le scénario est désormais bien rôdé : ce mardi vers 22 H de véritables barricades constituées de containers à verre et/ou de poubelles ont été dressées en travers de la rue de Kiev et de la rue Erik Satie dans le quartier de la Reynerie.
Elles ont été ensuite incendiées, ainsi que plusieurs véhicules stationnés parking Messager et place André Abbal.
Du coup un véhicule de secours des sapeurs-pompiers, avec un équipage de 6 soldats du feu, a dû être envoyé sur place.

Escarmouches et embuscades

Les forces de l'ordre sont également intervenues : 10 voitures de patrouille, avec chacune un équipage de 3 agents, se sont rendues sur les lieux. Elles se sont stationnées à quelque distance des poubelles en feu et ont progressé à pied pour ne pas se retrouver bloquées.
Elles ont subi à nouveau des jets de projectiles et des escarmouches de harcèlement, par une trentaine d'individus très mobiles et se divisant pour opérer par petits groupes.
Les policiers ont dû faire usage d'une dizaine de grenades lacrymogènes lancées à la main, et de 7 autres tirées à l'aide d'un lance-grenades "cougar" - d'une portée beaucoup plus longue - pour pouvoir se dégager de ces embuscades.
L'opération a été menée par des effectifs de "police-secours", du commissariat du Mirail (qui reste activé en cette période de confinement) de différentes BAC (brigades anti criminalité) et de la brigade d'intervention. Une réserve de CRS est même disponible en cas de besoin de renforts, mais n'a pas eu à intervenir.
Malgré les jets de projectiles il n'y a eu ni blessé ni interpellations.

Les incidents de Villeneuve-la-Garenne de ces derniers jours n'ont pas grand chose à voir : les fauteurs de troubles n'ont pas besoin de ces prétextes pour déclencher ce type de guet-apens

analyse Didier Martinez, Secrétaire départemental du syndicat SGP-FO de la police nationale.
Pour lui la situation qu'est en train de connaître la police est le reflet de celle qu'a connu l'hôpital public depuis des mois : un travail sous tension, en sous-effectif, mis à mal par la crise du Coronavirus, laquelle provoque une prise de conscience de la part des autorités, et les oblige à réagir.

Ces cités qui s'enflamment ces dernières semaines sont celles qui ont été laissées à l'abandon depuis des années par les pouvoirs publics. Les forces de l'ordre qui sont contraintes d'intervenir dans de pareilles conditions sont au bord de l'épuisement.

Le représentant syndical des policiers tire la sonnette d'alarme, en prévision des temps à venir.

Les près de 40 000 habitants du quartier du Grand Mirail ressentent les conséquences de ces tensions et attendent avec une impatience grandissante la sortie du confinement.
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