Le nouveau patron d'Airbus Guillaume Faury estime que les avions devront voler sans émission polluante dans les prochaines décennies et souhaite donc le développement de moteurs électriques suffisamment puissants, a-t-il déclaré samedi à un journal allemand.
"Nous devons introduire des moteurs électriques dès la prochaine décennie. L'objectif doit être de voler sans aucune émission", a expliqué au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung celui qui a pris en avril la succession de Tom Enders à la tête de l'avionneur européen.
"Nous investissons, par exemple, dans nos petits prototypes entièrement électriques appelés City-Airbus et Vahana. S'ils sont opérationnels, nous augmenterons progressivement la taille des machines", a-t-il ajouté, précisant qu'une exploitation commerciale "à la fin de la prochaine décennie, ou au début de la décennie suivante" était "envisageable".
"Cela prendra du temps", notamment parce que les batteries sur le marché ne sont pas suffisamment puissantes pour les avions actuellement, selon lui. Il juge également nécessaire de s'intéresser à l'hydrogène, aux biocarburants et aux carburants synthétiques, pas assez développés aujourd'hui selon lui.
Par ailleurs, "les émissions polluantes augmenteront moins si les anciens avions sont remplacés par des modernes. Mais ce n'est pas suffisant. En améliorant la gestion du trafic aérien, il est possible de réduire de 10 à 15% la consommation de carburant et les émissions de CO2", a-t-il poursuivi.
Quant à l'idée de taxer les carburants des avions, "des solutions autonomes, à l'échelle régionale ou locale, sont contreproductives", a-t-il observé.
"Plus d'imposition signifierait moins d'innovation. Pour les gouvernements, c'est tentant parce qu'ils peuvent dire: je fais quelque chose et j'obtiens des recettes fiscales", a-t-il déclaré.
Mais si un pays européen taxait seul les carburants, "les compagnies aériennes feraient un plein plus important afin d'éviter de faire le plein dans ce pays" et les émissions augmenteraient en conséquence car les appareils seraient inutilement plus lourds, selon le patron d'Airbus.