Toulouse : on vous explique pourquoi les antennes relais poussent comme des champignons et provoquent l'inquiétude

Un collectif de riverains du bois Alalouf, près de la Ramée à Tournefeuille, va déposer un recours pour faire stopper le projet de construction d'une antenne relais de 33 mètres de haut. Ils dénoncent son implantation dans ce bois classé, près de Toulouse. Et s'étonnent de la non-mutualisation.

Les antennes relais poussent comme des champignons dans la métropole de Toulouse. Un nouveau pylône de téléphonie mobile 5G est en passe de sortir de terre au sud de Toulouse, sur la commune de Tournefeuille. L'opérateur Bouygues et la mairie ont signé un contrat pour la construction d'une antenne de 33 mètres de haut, qui sera située dans un bois, chemin de Larramet, à proximité de la base verte de la Ramée.

 

Un bois classé

Certains riverains s'opposent à cette future construction. Inquiets des risques possibles sur la santé, ils déplorent aussi que la mairie de Tournefeuille ait choisi, sans concertation, cette implantation. Le bois Alalouf est en effet classé au titre de l'urbanisme. 

C'est un site protégé. Avec cette antenne relais, on saccage un bras de la forêt de la Ramée.

Béatrice Barroso, membre du collectif de riverains

Le collectif envisage d'intenter une action en justice pour demander l'annulation du projet. Une pétition a été mise en ligne pour soutenir leur action.

Six antennes relais dans le même secteur

Les riverains argumentent aussi le fait que des antennes relais sont déjà présentes dans le secteur. Le site cartoradio en répertorie six, dont une à moins de 500 mètres de la future implantation. 

Pourquoi les opérateurs ne partagent 'ils pas les mêmes antennes ? Cela éviterait toutes ces constructions.

Béatrice Barroso, membre du collectif de riverains

De son côté, la mairie dit avoir choisi ce site en respectant les mesures environnementales et sanitaires pour les riverains. Sollicitée par France 3 Occitanie, la municipalité préfère s'exprimer sur le sujet après une réunion d'information, prévue le 21 octobre prochain, avec Bouygues et les habitants.

Sur son site internet, la mairie de Tournefeuille justifie cette future implantation (la 9ème sur le territoire de la commune) par un "rééquilibrage du réseau de téléphonie mobile". Car "lors du dernier confinement, il a été constaté une saturation du réseau mobile. En effet, quelques zones de la commune sont encore peu couvertes par certains opérateurs de téléphonie."

Moins de la moitié des antennes mutualisées  

Dans son rapport annuel, l'ANFR, l'Agence Nationale des Fréquences, affirme que 45,5% des sites autorisés en Métropole sont mutualisés entre au moins deux opérateurs de téléphonie mobile.

Selon Michel Sauvade, référent national de l'Association des maires de France pour la téléphonie mobile et président du Comité national de dialogue sur l'exposition du public aux ondes magnétiques :

Les opérateurs n'ont aucune obligation de partager les antennes et pour des raisons de concurrence certains refusent catégoriquement de mutualiser la même installation. Dans certains endroits, on voit des antennes relais distantes de quelques mètres à peine. Il est clair qu'il faudrait légiférer en la matière."

À chaque antenne, un loyer

L'installation d'une nouvelle antenne relais sur le domaine public fait l'objet d'un loyer dont le montant est librement négocié entre la commune et l'opérateur. Il n'y a pas de plafond, les montants de ces loyers restent souvent secrets et sont conditionnés au prix du terrain. 

Les loyers demandés par les mairies sont variables. Ça dépend si vous êtes en zone rurale ou urbaine, mais ça peut aller au-delà de 40 000 euros par an.

Michel Sauvade, référent national de l'Association des maires de France pour la téléphonie mobile

Des montants qui peuvent inciter certaines municipalités à multiplier les installations pour renflouer les caisses de leur commune.

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