Toulouse : Parcoursup ou l'interminable attente pour de nombreux lycéens

Où en est-on 15 jours après l'ouverture de la plateforme d'orientation Parcoursup ? Selon le ministère de l'enseignement supérieur trois quarts des inscrits ont reçu une proposition. En réalité, de nombreux éléves ont bien du mal à s'y retrouver et dénoncent un dispositif décourageant. Témoignages.

Selon le Ministère de l'enseignement supérieur, 603 410 candidats ont reçu au moins une proposition, quinze jours après l'ouverture de la plateforme d'orientation Parcoursup. 208 644 n'ont rien reçu ou sont encore en attente de place. Car Parcoursup, c'est aussi des positionnements en liste d'attente, la lenteur du mécanisme de remontée et la découverte de de la sélection dans des filières dites non sélectives... Un choc que beaucoup d'élèves, mal préparés à ce nouveau système, ont du mal à encaisser.  Et qui est plus que démotivant, à deux semaines du baccalauréat.
 

Le découragement guette

Le découragement n'est pas loin pour Agnès et Raphaëlle. Pour ces deux élèves en terminale du lycée des Arènes à Toulouse, l'ouverture de Parcoursup a été une véritable douche froide, le 22 mai dernier.
Refus, places en listes d'attente avec 2 000 personnes devant elles... Pour toutes les deux, le choc a été rude. Et l'attente n'en finit plus. Depuis quinze jours, elles vérifient plusieurs fois par jour si leur position en liste d'attente évolue mais le découragement gagne.

On m'a toujours dit ça : si tu travailles bien à l'école, tu iras où tu veux. Et bien non en fait. C'est la preuve que non" Agnès, élève de Terminale littéraire (L).

Difficile en effet pour Agnès qui a formulé des voeux de formation en Information-Communication d'admettre qu'elle risque de ne pas avoir accès à la faculté parisienne où elle a postulé. "On nous dit que la fac n'est pas sélective mais quand on voit nos classements, on ne peut que constater qu'elle l'est !" Agnès a gagné 800 places depuis le 22 mai à l'université Paris 2 "mais il n'y que 50 places dans ma formation, c'est problématique". Même constat pour Raphaëlle, élève en Terminale scientifique, qui postule aux mêmes formations que son amie et se heurte au mêmes difficultés : "le choix, c'est d'attendre les voeux vacants qu'ils nous proposeront après le bac" dit-elle "ou de se diriger vers des écoles privées. C'est la seule solution, payer des études privées. On en est là". 
 

Une difficulté pour les familles

Pour les parents aussi, c'est le désarroi. Non seulement, ils ne comprennent pas forcément les critères de choix des établissements mais en plus, ils ne pourront pas forcément attendre une meilleure place pour leur enfant. Pour Pierre Priouret, secrétaire général académique du SNES FSU, "il y a une vraie inégalité sociale qui se crée" avec Parcoursup, "il y a des familles pour qui il ne sera pas possible matériellement, pour des raisons de logement ou financières, de retarder l'implantation de leur futur étudiant dans une ville universitaire et qui vont pousser leur enfant à accepter une solution qui n'est pas parfaitement conforme à ce qu'il souhaitait".

Voyez le reportage à Toulouse de Marie Martin et Xavier Marchand :


Agnès
Elève de Terminale L

Raphaëlle Avrilleau-Ballester
Elève de Terminale S
Véronique Ballester
Mère de Raphaëlle

Pierre Priouret
Secrétaire général académique du SNES FSU

 

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