Le PDG d'Airbus Guillaume Faury refuse de prendre des engagements sur l'absence de départs contraints au sein du groupe en raison des incertitudes sur un nombre suffisant de candidats volontaires au départ, indique-t-il dans un entretien publié ce lundi par La Tribune.
"Je comprends très bien que les pouvoirs publics ne voient pas d'un bon oeil les licenciements secs, mais je le redis: on ne change malheureusement pas l'activité industrielle par des déclarations politiques", affirme le PDG d'Airbus Guillaume Faury dans l'édition en ligne du journal économique La Tribune.
La ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, avait demandé le 23 juillet à Airbus de ne pas avoir recours à des départs contraints dans le cadre de son plan social ajoutant que le gouvernement serait "vigilant" en suivant "de très près la façon dont l'argent public sera employé", en référence au plan d'aide à
l'aéronautique de 15 milliards d'euros.
"Dans un environnement économique aussi difficile, personne ne peut dire aujourd'hui qu'il y aura, parmi les personnels, suffisamment de candidats volontaires au départ", ajoute Guillaume Faury. "C'est une grosse incertitude aujourd'hui et c'est la raison pour laquelle je ne prends pas d'engagements sur l'absence de départs contraints".
Airbus a annoncé le 30 juin la suppression d'environ 15.000 postes, soit 11% de ses effectifs, dont 5.000 en France.
Le groupe avait indiqué qu'il travaillerait avec ses partenaires sociaux pour limiter l'impact de ce plan, sans exclure "des mesures forcées".
Quant à la création d'une chaîne d'assemblage de l'A321 à Toulouse, réclamée par des élus de Haute Garonne, le PDG d'Airbus répond par la négative estimant que le groupe n'a "aucune raison d'investir de l'argent dans des capacités de production pour lesquelles nous n'aurons pas d'avions à produire".
Sur un éventuel rééquilibrage entre les activités civiles et militaires du groupe, Guillaume Faury estime que "sans parler de grands projets d'acquisition, il va y avoir une croissance des activités de défense doublée d'une correction sur le civil à court terme, pour rééquilibrer la proportion entre civil et militaire".
"S'il y a des opportunités dans le futur de se renforcer dans ces activités (défense, espace, hélicoptères), on le fera. Pas dans le feu de l'action, mais cela fait partie des choses qu'on a en tête", ajoute-t-il.