Un collectif de personnes en situation de handicap s'est rassemblé tôt ce mardi matin devant l'entrée de la Cimenterie Lafarge de Toulouse pour en bloquer l'accès. Une action coup de poing pour s'opposer à la loi qui réduit le quota d'appartements neufs accessibles aux personnes en fauteuil.
En bloquant l'accès à la cimenterie Lafarge rue Didier Daurat à Toulouse, le collectif des personnes handicapées a voulu symboliquement bloquer des chantiers de construction.
Pendant plusieurs minutes, les manifestants ont stoppé les entrées et sorties sur ce gros site d'approvisionnement en ciment.
Selon ce collectif, la Fédération Française du Bâtiment serait à l'origine[1] de la rédaction de l’article 18 de la loi ELAN. Pour Odile Maurin, la présidente de Handi-Social : ''Cette fédération a su influencer le gouvernement à nos dépens pour maximiser ses profits, nous nous attaquons et attaquerons à l'économie de la construction, par tous les moyens, tant que cet article n'est pas retiré. Et nous invitons les personnes handicapées et tous ceux qui les soutiennent à agir comme nous jusqu’au retrait de cet article."
Ce projet de loi relatif à l’Évolution du Logement et à l’Aménagement Numérique (ÉLAN), dans son article 18, voté par l’Assemblée Nationale, réduit de 90 % la production d’appartements neufs en RDC ou desservis par ascenseur qui seront accessibles, immédiatement habitables sans travaux par des personnes contraintes à se déplacer en fauteuil roulant. Le 19 juillet, le Sénat a limité ce recul à 70 %.
Une décision inacceptable pour les personnes en fauteuil
Le collectif considère que la production actuelle d'appartements accessibles est déjà largement insuffisante. Odile Maurin rappelle ''En raison de ce manque cruel de logements accessibles, les personnes en situation de handicap et les personnes âgées dépendantes sont ainsi trop souvent contraintes à finir leurs jours en établissements. Nos associations reçoivent de plus en plus souvent des appels à l’aide de personnes confinées dans leurs logements faute d’accessibilité, auxquelles les bailleurs publics et privés sont incapables de proposer des logements accessibles. Les personnes en situation de handicap sont celles qui attendent le plus longtemps un logement social sur la métropole toulousaine, jusqu’à 20 ans pour certaines. Allons-nous revenir 40 ans en arrière ?''