Toulouse : la réclusion à perpétuité requise contre Jean-Baptiste Rambla, l'enfant-victime devenu meurtrier

Au quatrième jour du procès de Jean-Baptiste Rambla jugé pour le meurtre de Cintia Lunimbu à Toulouse, le 21 juillet 2017, l'avocat général David Sénat a requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.

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"Vous êtes dangereux et vous le restez", a déclaré l'avocat général David Sénat, s'adressant à Jean-Baptiste Rambla, jugé par la cour d'assises de Toulouse pour le meurtre de Cintia Lunimbu en 2017.

Dans un réquisitoire qui a duré plus de deux heures, David Sénat a mis à mal la défense personnelle de l'accusé, "coupable mais pas responsable". L'avocat général a démontré point par point qu'il était bien responsable, mais empêtré dans ses mensonges et le déni, derrière le bouclier de l'affaire qui le traumatise depuis son enfance, l'enlèvement et le meurtre de sa soeur Marie-Dolorès Rambla, victime de l'affaire Ranucci.

Il est longuement revenu sur le premier meurtre de Jean-Baptiste Rambla sur la compagne de son ancien patron, en 2004, à Marseille. Evoquant la "chance" qui lui avait été donné de sortir de prison au bout de dix ans, en liberté conditionnelle. "Un pari a été engagé par la société. Nous avons affaire ici à un homme intelligent qui ne regarde pas sa responsabilité alors que sa trajectoire judiciaire lui aurait permis de le faire. Un homme suffisamment intelligent, qui sait convaincre, et sait tenir le discours que l'interlocuteur attend". 

David Sénat décrit Jean-Baptiste Rambla comme narcissique, "vous ne parlez que de vous mais vous n'avez pas le monopole du malheur, le fait d'être une victime n'a pas fait de vous un meurtrier".

Pour l'avocat général, l'intention était là. Jean-Baptiste Rambla avait des gants et un cutter sur lui et quand il sonne chez sa victime, le coup qu'il lui porte ne laisse guère de doute sur ses intentions, selon David Sénat qui rappelle que le coup violent a été suivi de cinq coups de cutter dont un fatal qui a tranché la carotide. Avec sans doute trente minutes entre les deux actes de violences. Après avoir nettoyé l'appartement, "il abandonne le corps de sa victime, comme il avait abandonné celui de Corinne Beidl en 2004 et reprend sa vie, comme si de rien n'était".

David Sénat raille le recours de Jean-Baptiste Rambla au jargon médical et psychologique. "Monsieur Rambla et docteur Rambla", qui parle de "transfert", "d'état second". 

On n'a pas besoin de vous pour savoir dans quel état d'esprit vous étiez le 21 juillet 2017 : froid, calme, déterminé, lucide.

David Sénat, avocat général

L'avocat général ne croit pas aux déclarations de l'accusé qui se disait victime d'une agression la veille de son meurtre. "Vous réussissez à vous présenter en victime alors que vous êtes jugé pour meurtre. Tout ce que vous avez vécu enfant, nous le comprenons mais vous attendez une réparation, la cour ne peut pas vous la donner".

Avez-vous tué parce que vous êtes un tueur-né ou le frère d'une fillette enlevée sous vos yeux ? Un entre-deux, sans doute. Vous êtes au coeur d'une ambivalence, vous ne vous êtes pas construit, c'est acquis au débat. On ne peut pas pour autant en faire le déterminant d'un double passage à l'acte.

David Sénat, avocat général

Evoquant la nécessité de protéger la société, d'un homme dangereux qui n'a pas voulu se faire soigner sincèrement, l'avocat général a répété que l'accusé avait agi en état de récidive légale, d'où sa dangerosité. "La justice n'a pas eu tort de vous donner une chance, vous lui avez donné tort".

"La justice doit être sévère aujourd'hui", a-t-il conclu, exhortant la cour à prononcer la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.

 

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