Toulouse : un retraité condamné à 6 mois de prison ferme pour tags antisémites

Le 11 mars dernier des tags à caractère antisémite et raciste étaient découverts dans le quartier des 7 deniers. Les enquêteurs sont très vite remontés jusqu’à Christian N. 64 ans. Le retraité a été jugé ce lundi en comparution immédiate.
 

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Les cheveux grisonnants, des lunettes et un large pull en laine. Christian N. a tout du retraité sans histoire. Et dispose d'un beau curriculum vitae : major de promo d'une grande école et ancien directeur d'établissement hospitalier. 

Pourtant c’est bien cet homme de 64 ans qui, le 11 Mars dernier, s’est rendu en voiture devant des agences bancaires du quartier des sept deniers pour y inscrire les mots « Juifs », « Francs-Maçons » et y associer une croix gammée. 

Le retraité a également tagué un bâtiment du bailleur social Toulouse habitat avec la mention « Arabes dehors ». Il a ensuite poursuivi ses méfaits en inscrivant la mention « corruption » sur la façade de l’école des sept deniers.

3 ans de prison dont 30 mois avec sursis

Des dégradations commises au petit matin le 11 mars et qui ont été filmées par le système de vidéo surveillance de la ville. C’est grâce à sa plaque d’immatriculation que Christian N. a été confondu.

L'homme a été présenté à la justice cet après-midi en comparution immédiate, pour dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en raison de la race, l’ethnie, de la nation ou la religion.
Le tribunal l'a condamné à 3 ans de prison dont 30 mois avec sursis. Il devra donc passer 6 mois derrière les barreaux.
 

« Je ne m’explique toujours pas ce qui m’est passé par la tête. Mais je le regrette profondément », a expliqué Christian N. à l’audience, évoquant ensuite la prise de médicament et d’alcool qui l’aurait « rendu comme fou ».


Pourtant, l’homme a confessé, lors de sa garde à vue, vouloir réaliser des « tags le plus visibles possible ». Pour le procureur, la prémédition est donc établie, d'autant que de nombreuses bombes de peinture aérosol ont été retrouvées chez lui lors d'une perquisition. 

"Il est évident qu'associer les mots juifs et croix gammée constitue un acte antisémite. Surtout sur la façade d' établissements bancaires, qui sont dans l'imaginaire collectif  associés au pouvoir et à l'argent", a assuré le procureur général, qui avait requis 2 ans de prison avec sursis. 


Le prévenu, lui, s’est défendu d’être raciste ou antisémite. « J’ai beaucoup d’amis juifs, franc-maçons et maghrébins » s’est-il justifié, suscitant dans la salle d'audience des réaction ironiques. 

Une peine lourde dans un contexte particulier

Le profil de chasseur de Christian N. a également interpellé le Tribunal. 41 armes à feu ont été retrouvées chez le retraité. Toutes étaient en règle mais il est évident que cet arsenal n'a pas joué en sa faveur. D'autant que le prévenu aurait déclaré lors de sa garde à vue : "Il y a de quoi armer tout le rassemblement national avec mes armes !" En audience, il a expliqué que ses propos étaient une plaisanterie. 

Mais le tribunal n'avait pas envie de rire ce lundi après-midi. Pour Maître Ludovic Serée de Roch, l'avocat du prévenu, le Tribunal a voulu faire un exemple avec son client dans un contexte particulier.

"Les actes antisémites sont en pleine recrudescence et le gouvernement a promis l'exemplarité sur ces affaires. Enfin nous sommes à la veille de la venue du premier ministre pour commémorer les attentats de Merah."

Christian N. a également été condamné à une interdiction de droits civiques pendant 3 ans et une interdiction de ports d'armes durant 5 ans. 






 
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