Un cèdre de l'Atlas, haut de 13m, surplombe le quartier des Sept-Deniers à Toulouse (Haute-Garonne). C’est peut-être ses derniers instants de vie. Pour éviter cela, les habitants se mobilisent. Banderoles, huissiers, pétition, ils ne lâcheront pas.
Tout commence début janvier. "J’ai vu cette pelle raser tous les arbres, ça m’a interpellée." Katia, une habitante du quartier des Sept-Deniers à Toulouse, est surprise par l'abattage d'arbres dans le cadre d'un projet immobilier. Elle part alors à la rencontre des chefs de chantier. Sur les plans, tous les arbres ne devaient pas être abattus, mais la réalité est tout autre.
Des arbres "abattus par erreur"
"On m’a dit que ceux qui ne devaient pas être abattus initialement, l’ont été par erreur. Et que le cèdre devrait, lui aussi, être rasé." Les habitant ont fait appel à des huissiers qui sont venus constater "les infractions et le non-respect du permis de construire", explique Thomas Bunel, président du comité de quartier des Sept-Deniers.
Le projet qui menace le cèdre est un projet de longue date. Initié il y a quelques années, un recours l’avait mis en pause. Aujourd’hui, il repart. Le programme, porté par Toulouse métropole habitat, prévoit d’ici 2024, l’arrivée de 48 logements ainsi que des infrastructures telles qu’une crèche, un restaurant senior, une salle polyvalente et un local commercial.
Non respect des plans
"Il faut respecter ces prescriptions, sinon ce n’est pas le projet pour lequel la mairie a accordé un permis de construire. On dirait que les plans n’ont pas de valeur", poursuit-il. Dans un courrier adressé au maire "censé faire respecter le permis", le président du comité de quartier a demandé "de prendre un arrêté interruptif de travaux le temps de constater les faits". Courrier resté sans réponse, "et j’en suis pas étonné".
"Nous ne nous opposons pas au projet, mais il faut préserver ce qui est là. On veut juste que cet arbre soit protégé et qu’il reste là. On peut tous cohabiter ensemble", explique Katia.
Elle décide alors de lancer une pétition pour empêcher cette situation. Elle a recueilli plus de 19.000 signatures. "Il est là depuis 1955 au moins, il fait partie du patrimoine et on veut le préserver. Il n’est pas malade, il est magnifique." Pour une autre habitante du quartier, "ce projet remet en cause l’avenir de cet arbre. Il n’est pourtant pas situé à côté d’un bâtiment."
"Un risque pour la sécurité publique"
Ce que les habitants ne comprennent pas, c’est que "depuis 2017, il est toujours sur les plans de construction et maintenant, ils se rendent compte qu’il gêne." Aux abords du chantier Clos de Job, les banderoles bourgeonnent aux balcons et sur les grilles du chantier : "Sauvez notre cèdre"; "Oui à la crèche, à l’espace sénior, aux logements. Oui aux trois arbres déjà là, comme promis"; "Respectez vos engagements, gardez le cèdre".
Du côté de Toulouse métropole habitat, le service communication affirme que "suite à une alerte du service des espaces verts de la ville, ce sujet fait l’objet d’une étude afin de vérifier son état d’enracinement. Fragilisé, il pourrait en effet présenter un risque pour la sécurité publique en cas de chute." TMH affirme aussi que dix arbres, des espèces de hautes tiges, vont être replantés.