Un policier a été condamné à une peine amende de 600 euros ce mardi par le tribunal correctionnel de Toulouse. Il était poursuivi pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique, un gendarme appelé pour tapage en plein confinement Covid et venu le contrôler.
C’est une histoire peu banale de gendarmes appelés pour tapage en plein confinement et qui arrivent… chez un policier.
L’affaire aurait pu en rester là mais le fonctionnaire de police n’était pas d’humeur à se laisser contrôler devant chez lui. Le ton est monté, des gestes ont été au moins maladroits au pire brutaux, selon les versions et le policier s’est retrouvé en garde à vue. Ce mardi, il a été condamné par le tribunal correctionnel de Toulouse à une peine amende de 600 euros.
Quand les gendarmes sont appelés pour tapage ce 1er novembre 2020 sur la commune de Saint-Jean près de Toulouse, la France est encore en plein confinement. Les rassemblements de plus de six personnes sont interdits et le masque est obligatoire.
En arrivant à l’adresse indiquée, pas de tapage mais les militaires repèrent de nombreuses voitures et un attroupement devant une maison. Ils s’approchent pour relever les plaques d’immatriculation et sont, selon leurs dires, rapidement agressés verbalement par le propriétaire des lieux. "Dégage de chez moi", aurait-il dit.
Un gendarme sort de la voiture et la situation s’envenime. Le militaire dit avoir été poussé par l’homme qui ne portait pas de masque et qui sentait fort l’alcool. A ce moment-là, il ne sait pas que le citoyen est un policier. Ce dernier est agressif et arrache le masque du gendarme une première fois et une seconde fois, quelques minutes plus tard.
L’incident se terminera grâce aux amis du policier qui tentent de le calmer et à l’intervention d’un second équipage de gendarmerie venu en renfort.
-"Vous aviez bu de l’alcool", demande la présidente du tribunal ?
-"Oui, dit le policier, deux trois verres de rhum dans l’après-midi mais je n’étais pas ivre".
-"Cela vous a gêné l’intervention des gendarmes ?"
-"Je ne comprenais pas leur présence sur ma propriété. Ils étaient là pour un tapage signalé, je ne me sentais pas concerné".
-"Vous êtes policier de métier, vous saviez que vous auriez dû faire profil bas et en rester là ?"
-"Oui".
-"Mais très vite, vous vous braquez…"
-"Je reste statique, c’est le gendarme qui se rue vers moi. J’ai eu un geste réflexe de le repousser, j’ai eu peur sur le moment".
-"Mais peur de quoi, s’étonne la présidente ? Vous êtes policier...
-"Il m’a donné l’impression d’être sorti de ses gonds ; je n’ai jamais eu l’intention de me battre avec un gendarme. J’étais énervé mais il n’y a pas eu de violence de ma part".
-"Vous avez reconnu l’avoir repoussé et avoir touché son masque par inadvertance, vous avez donc touché son visage", interroge encore la présidente ?
-"Oui j’ai dû l’effleurer mais à aucun moment je n'ai arraché son masque".
"Il a du mal à respecter une autre autorité que la sienne", dit l’avocate du gendarme présent à l’audience. "Mais la loi est la même pour tous", souligne maître Saint Aroman.
"Manifestement il avait un peu trop bu, dit le procureur. Il n’a pas supporté de voir que des gendarmes avaient été appelés pour une soirée qu’il avait organisée". Il requiert contre le policier une peine amende de 600 euros. "Mais pas de prison, dit-il, car il ne faut pas donner non plus trop d’importance à ce genre d’affaire".
Le tribunal condamne le policier à 600 euros d’amende, 400 euros pour préjudice moral au gendarme et 600 euros de frais de procédure.