La cour d'assises de Haute-Garonne a condamné lundi 7 février à dix années de prison une femme qui avait, en 2019, tenté de se suicider avec son fils de cinq ans, à la suite d'une séparation d'avec le père de l'enfant.
Les faits se sont déroulés le 1er décembre 2019, à Huos, dans le Comminges. Une employée de laboratoire percute un arbre à une vitesse estimée à 77 kilomètres/heure. A ses côtés, sur le siège passager avant son fils de cinq ans. L'airbag est désactivé. Tous deux sont grièvement blessés.
L'enquête révèle rapidement, notamment avec un message envoyé au père de l'enfant avant le passage à l'acte, qu'il s'agit d'une tentative de suicide, intervenue par désespoir après la séparation des parents.
La femme, aujourd'hui âgée de 45 ans et en détention provisoire depuis 26 mois, a été jugée lundi 7 février à dix ans de prison, par la cour d'assises de Haute-Garonne, pour tentative d'assassinat mais la préméditation n'a pas été retenue. "Qu'on ne nous parle pas de crime! Elle a voulu se suicider", a plaidé son avocate, maître Ravyn Issa. "Sa construction psychique était tellement particulière qu'elle n'a pas su réaliser que son fils était une personne à part entière", a déclaré maître Apollinaire Legros-Gimbert, autre avocate de la défense.
L'avocat du père de l'enfant, maître Carbon de Sèze, met en avant que l'accusée n'a pas été reconnue irresponsable pénalement et que le garçon de 5 ans, qui porte de lourdes séquelles trois ans après le choc, "a été victime de sa mère".
"On n'échappe pas par des subterfuges à la responsabilité réelle qu'a Christelle B., grâce à Dieu, ce n'est qualifié qu'en tentative (de meurtre), mais ce n'est pas du fait de la mère que l'accident n'a pas provoqué la mort de cet enfant", a-t-il ajouté.
L'avocate générale Marie Régnier-Pellat avait requis huit à dix ans de réclusion criminelle et un suivi socio-judiciaire de dix ans. L'accusée a été condamnée à dix ans de prison.