Originaire de Castelnaudary dans l'Aude, et ardent défenseur du "consommer local", Stéphane Linou a lancé le défi "Je viens manger local chez vous". Il a fait escale à la cuisine partagée Capeco, à Tournefeuille, près de Toulouse.
L'exercice n'est pas si facile. Elaborer un repas avec plusieurs plats, économiques et savoureux, le tout avec 100 % de produits locaux, achetés à moins de cinquante kilomètres de chez soi.
C'est le défi lancé récemment par Stéphane Linou. L'adepte et défenseur du "consommer local", qui promet l'idée d'un conseil national de la résilience alimentaire, l'a appelé "Je viens manger local chez vous", en référence à "Je viens dormir chez vous". Ceux qui le relèvent prennent date, et lui honore l'invitation, en amenant une bouteille de vin - local, évidemment.
Simple et pourtant...
A Tournefeuille, près de Toulouse, c'est la cuisine partagée Capeco qui a relevé le défi. Et de l'aveu même de sa directrice, cela n'a pas été aussi simple que prévu. "J'ai quand même été assez surprise de la complexité de trouver les choses dans un rayon de cinquante kilomètres", explique Clémentine Renaud, "pour faire un menu qui est finalement simple".Un tartare de courgettes, un poulet rôti, des petits légumes, une purée de pois chiche et en dessert, une soupe de fraises : tel était ce menu, fait maison bien sûr. Et c'est carte routière en main que les cuisiniers ont expliqué à leur invité d'où venaient les produits. "Cela n'a pas été si évident que ça mais très enrichissant", reconnaît Clémentine Renaud.
Vers l'autonomie alimentaire
Le défi a déjà été relevé une dizaine de fois depuis deux ans et chaque fois, la démonstration a été faite que manger local est encore possible. Et le sera peut-être davantage demain. Stéphane Linou, en tout cas, veut y croire. "A force de ne plus acheter à nos producteurs locaux leur production, comme des muscles qu'on n'entretient plus, eh bien, leur nombre a fondu".On se retrouve avec des territoires avec beaucoup de populations qui n'ont quasiment plus de producteurs autour d'eux. Ou alors les producteurs qui existent sont trop spécialisés dans une production
Aujourd'hui, il s'agit d'inverser la tendance, en tant que consommateur et de tendre de plus en plus vers l'autonomie alimentaire. Une nécessité encore plus criante depuis la crise du coronavirus et le confinement qui s'en est suivi.
Et le prix n'en sera pas pour autant exorbitant. Coût du repas locavore à Tournefeuille : pas plus de dix euros par personne...
Voir le reportage d'Emmanuel Wat et Eric Coorevits, de France 3 Occitanie :