Saint-Julia est un charmant petit village du Lauragais non loin de Toulouse qui s'est fait un nom grâce à sa foire aux chapons. D'ailleurs son vrai nom c'est Saint-Julia-de-Gras-Cappou. "Gras capou" en occitan c'est tout simplement le chapon gras. Pas étonnant qu'aujourd'hui le village soit toujours connu pour sa foire aux chapons.
Ce dimanche 17 décembre, c'était la 27e édition de la foire aux chapons de Saint-Julia-de-Gras-Capou. C'est la tradition, chaque dimanche avant Noël. Et elle vient de loin.
Tel dame Carcasse à Carcassonne, Saint-Julia a son chapon
Saint-Julia, c'est tout simplement Saint-Julien en occitan car le N final ne se prononce pas. Si on poursuit l'étymologie du nom de ce village, "Gras-Capou" est un pléonasme car "Capou" (Capon en occitan) veut dire le chapon et il est forcément "gras!" C'est valable aussi pour une autre commune de la Haute-Garonne Salies-du-Salat (traduit de l'occitan : les salaisons du salé !)
L'élevage de volailles grasses et une vieille tradition à Saint-Julia mais une légende remonte encore plus loin. Si le mythe veut que les Carcassonnais aient résisté au siège de leur ville en balançant des carcasses de cochon par-dessus leurs remparts pour faire croire aux assaillants qu'ils pouvaient encore tenir longtemps, la tradition vaut aussi pour le petit village du Lauragais. Lors d'un siège, ils auraient eux aussi lancé le volatile fermier bien gras par-dessus les murailles du village fortifié au Moyen-Age !
Le chapon roi de Saint-Julia
La foire aux chapons se tient donc en décembre sur la place de la mairie à l’initiative de l’association Les Capounets (les petits chapons en occitan). Le coq castré et donc engraissé fait ses adeptes. Lors de cette édition, nous avons rencontré un couple déclarant : "On a ramené des chapons jusqu'à Madagascar. Donc la renommée est internationale !"
Avec un peu plus de 400 âmes, le village a bien besoin de cet événement pour vivre. Luis Carlos Peyssou producteur de chapons à Saint-Julia-de-Gras-Capou le reconnaît : "il n'y a pas trop d'activités dans ce village." Il élève 200 chapons, à la soupe de lait et aux céréales produites localement. Il leur met même de la musique pour les attendrir.
Reportage : Jordan Lasserre Corinne Carrière et Charlotte Willocq
Alors si par aventure le gallinacé castré et engraissé finissait sur votre table pour noël, n'oubliez pas de rappeler les légendes liées à la bestiole. Car en occitan on dit aussi "bèstia coma un capon" (bête comme un chapon) !