Trafic d'animaux sauvages : serval, ouistitis, perroquets, la Toulousaine "Reina de la Jungle" vendait des espèces protégées sur internet

Une jeune Toulousaine soupçonnée d’avoir organisé un trafic d’animaux protégés a été mise en examen et placée en détention provisoire, vendredi 2 décembre 2022. Achetées à bas prix à l'étranger, ces espèces protégées étaient ensuite revendues sur les réseaux sociaux.

Sur son compte Instagram, "Reina de la jungle" propose "tous les animaux possibles et inimaginables, c'est ici, toujours aux meilleurs prix." Des tamarins mains rousses, un renard argenté, ou des bébés chouettes ou un lynx boréal comme dans cette vidéo. 

La Toulousaine de 22 ans, originaire de Gironde, avait beau affirmer que la détention de telles espèces étaient "autorisées", il n'en était rien. Ces animaux vivants sont protégés par la convention de Washington.

Interpellations de quatre personnes appartenant au réseau

Provenant essentiellement d'Espagne, mais également de Pologne et de Belgique, ces espèces, "achetées à bas prix, étaient ensuite revendues via des réseaux sociaux sans aucune garantie sanitaire et sans aucune traçabilité et, de surcroît, à des personnes ne disposant d’aucune autorisation nécessaire à leur détention" précise le parquet de Bordeaux (Gironde)vendredi 2 décembre 2022 dans un communiqué de presse.

Dans le viseur de l'Office Français de la Biodiversité et le détachement de l'Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique (OCLAESP antenne de Bordeaux) depuis mai 2021, la jeune femme et trois autres personnes sont interpellées en Haute-Garonne et dans les Pyrénées-Orientales, le mercredi 30 novembre, et placées en garde à vue.

Les perquisitions menées partout en France permettent la découverte d'autres animaux interdits à la détention : serval, ouistitis, perroquets... Saisis, ils ont été placés dans des structures professionnelles agréées.

L'organisatrice des ventes placée en détention provisoire

Vendredi 2 décembre, "Reina de la jungle", identifiée comme l'organisatrice des ventes en France, a été mise en examen notamment des chefs d’"exploitation irrégulière d'établissement détenant des animaux non domestiques, de détention non autorisée d'animal d'espèce non domestique ou de ses produits, de détention, transport, mise en vente, vente, utilisation non autorisée d'espèce animale non domestique - espèce protégée, d’introduction sur le territoire d'animaux, de leurs produits, sous-produits animaux, produits dérivés ou aliments pour animaux non conformes aux conditions sanitaires ou de protection, d’atteinte non autorisée en bande organisée à la conservation d'une espèce animale protégée ou à son habitat et de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni d'au moins 5 ans d'emprisonnement."

Présentée au juge des libertés et de la détention, elle est placée en détention provisoire.

Les autres personnes placées en garde à vue, âgées de 41, 22 et 29 ans, "se sont vu remettre des convocations au fin de mise en examen ultérieure par le magistrat instructeur" indique le parquet de Bordeaux.

Le trafic des espèces protégées est un phénomène croissant en France, constituant aujourd'hui l'une des activités criminelles transnationales les plus lucratives au monde estimée à 23 milliards de dollars par an. Au-delà des atteintes aux espèces menacées, les risques sanitaires sont élevés, avec l'importation possible de zoonoses via ces trafics comme par exemple les primates, principaux vecteurs d'Ebola.  

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