Chaque semestre, le réseau Ours brun publie un bilan des activités de terrain. Et les premiers résultats d’analyses de l’année 2022 sont arrivés. Analyses ADN, liens de filiation... quand les indices de terrain parlent.
"Nous collectons des indices de présences sur le terrain, qui permettent de reconnaître les individus et d’obtenir leur filiation", explique Alain Reynes, directeur du Pays de l’Ours. Sur le terrain, un réseau d’observateurs collecte des poils et des crottes qui permettent de réaliser un profil ADN pour chaque individu. Pas moins de 400 personnes, qui font partie de l’Office français de la biodiversité, travaillent sur les ours.
35 individus identifiés
Les premiers résultats d’analyses génétiques sur l’année 2022 sont tombés et ont permis d’identifier 35 individus différents, 22 mâles et 13 femelles. Grâce à ce dispositif, trois femelles et leurs oursons ont pu être identifiés génétiquement.
- New18_11 est mère pour la première fois, à l’âge de 5 ans, de 2 oursons un mâle et une femelle (New22_01 et New22_05) dont le père est Flocon
- Gaïa est la mère de 2 oursons, un mâle et une femelle (New22_10 et New22_11) dont le père est Boet
- Plume est la mère d’un ourson mâle (New22_17) dont le père est New20_08. C’est la première fois que New20_08 est père, il s’est donc reproduit à l’âge de 3 ans et demi ce qui est rare.
"Un génotype, New22_09, correspondant à un autre ourson de l’année reste à confirmer. Il s’agirait d’une femelle dont les parents seraient Callisto et Pépite. Dans ce cas, la présence d’au moins 4 portées et 6 oursons sur la partie française des Pyrénées pourrait être confirmée."
Ces résultats ont également permis d’identifier l’ours subadulte trouvé mort le 20 juin 2022, sur la commune de Melles (31), c’est la femelle New20_12, née en 2020 de Gaia et Boet.
Une population toujours menacée
"La population de l’Ours des Pyrénées est la mieux suivie et la plus connue au monde, mais c’est aussi la plus petite", souligne Alain Reynes. En 2021, l’effectif minimum détecté était de 70 individus. Un chiffre qui est en hausse de 10-11% par an, en moyenne, "ce qui est bien pour une espèce qui était au bord de la disparition, avec seulement 5 individus en 1995". Cette augmentation s’explique par le programme de restauration et les différentes actions menées.
Seulement, cela n’est pas suffisant pour espérer conserver l’espèce, confie Alain Reynes. La quantité d’individus reste faible, et elle entraîne un second problème : une baisse de la qualité de la diversité génétique. "Il faut apporter du sang neuf pour espérer la conserver", explique-t-il.