L'image d'un héliportage de neige à la station de ski de Luchon-Superbagnères a suscité de nombreuses réactions, y compris au plus haut niveau de l'Etat. Ce jeudi, Georges Meric était convoqué par Elisabeth Borne, la Ministre de la Transition écologique et solidaire, pour une explication de texte.
Relayée par tous les médias et les réseaux sociaux, l'image a beaucoup fait réagir. Jusqu'à provoquer la colère de la Ministre de la Transition écologique et solidaire qui s'était exprimée sur son compte Twitter. "Enneiger des stations de ski par hélicoptère n’est pas une voie possible" avait-elle écrit, ajoutant "Nous réunirons avec JB Lemoyne les acteurs concernés dans les prochains jours"
Premier visé, Georges Meric, le Président du Conseil Départemental de Haute-Garonne et Président du syndicat mixte « Haute-Garonne montagne ». C’est lui qui est à l’origine de l’héliportage de neige à Superbagnères. Une décision ponctuelle et exceptionnelle qu’il a justifiée par le besoin de maintenir l’activité et de préserver les emplois.
Ce jeudi, Georges Meric s’est donc rendu au Ministère de la Transition écologique et solidaire pour une réunion à laquelle participaient également des professionnels et des élus de stations de ski. Objectif : réfléchir aux alternatives pour faire face au manque récurrent de neige entrainé par le changement climatique.
Concrètement, Elisabeth Borne a évoqué une assistance aux stations de ski pour qu’elles puissent s’adapter à des hivers moins enneigés.
« Les acteurs ont indiqué que les pratiques d’enneigement par hélicoptère n’ont pas vocation à être renouvelées » a twitté la ministre à l’issue de la réunion précisant que le gouvernement accompagnera les professionnels vers un tourisme durable.
Réunion avec @JBLemoyne et les professionnels et élus des stations de #montagne. Un échange constructif : les acteurs ont indiqué que les pratiques d’enneigement par hélicoptère n’ont pas vocation à être renouvelées. Le Gouvernement les accompagnera vers un tourisme durable ! ? pic.twitter.com/PhvPqZPjzI
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) February 20, 2020
Des pistes à l’étude
Par la voix de la ministre, le Gouvernement s’engage à mettre en place dans les 6 prochains mois une offre de service et d’accompagnement des stations de montagne concernées par les effets du dérèglement climatique pour à la fois encourager leurs pratiques vertueuses en termes d'environnement et les aider à s'adapter en développant un modèle touristique plus tourné vers les "quatre saisons"
Une démarche déjà entreprise par plusieurs stations qui réfléchissent au développement de nouvelles activités (balade, luge d’été, VTT, etc) pour être moins dépendants de la saison hivernale, même si celle-ci reste la part principale des activités de montagne.
Déception pour Georges Meric
A sa sortie du Ministère, Georges Meric n’a pas caché sa déception, parlant d’une réunion de pure forme, regrettant que rien de concret n’ait été présenté par Madame la Ministre concernant l’accompagnement des stations qui font face au changement climatique, alors que les collectivités territoriales et les acteurs locaux sont pleinement engagés sur ces enjeux.
Dans un communiqué de presse, il a précisé que « Le Syndicat mixte Haute-Garonne Montagne n'a pas attendu la réaction de Madame la Ministre pour agir concrètement. Depuis deux ans, le Département de la Haute-Garonne a repris la gestion des stations de ski haut-garonnaises pour leur permettre de réaliser les investissements indispensables au développement d’une réelle stratégie « 4 saisons ».
25 millions d’euros ont ainsi été engagés pour transformer les 3 stations de ski haut-garonnaises en stations de montagne, d’ici 5 ans.
La déclaration de @GeorgesMeric après la rencontre avec Madame Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire portant sur l’adaptation des stations de montagne au changement climatique. pic.twitter.com/jILlWji20T
— Haute-Garonne (@HauteGaronne) February 20, 2020
Interrogé par une équipe de France 3, Georges Meric a dit inviter Elisabeth Borne à Luchon-Superbagnères afin de se frotter à la réalité du terrain et aisni se rendre compte de l’état des stations et de ce que vivent au quotidien les gens de ce territoire.