Un Airbus A330 ouvre une nouvelle voie aérienne pour le tourisme du Groenland malgré les conséquences du réchauffement climatique

Un Airbus A330 a décollé jeudi 28 novembre 2024 de Copenhague (Danemark) pour Nuuk, inaugurant la première liaison internationale directe vers la capitale du Groenland. Cet événement historique symbolise l'ambition du territoire de s'ouvrir au monde et de booster son économie touristique en plein changement climatique.

Un Airbus A330, a quitté Copenhague (Danemark) à 09H45, jeudi 28 novembre 2024 pour un vol historique. Ce vol marque un tournant majeur pour le Groenland. Cet appareil inaugure la première liaison internationale directe vers Nuuk, la capitale groenlandaise. Cette liaison aérienne est l'une des mesures afin de permettre à ce territoire de développer le tourisme et doper ainsi son économie.

Cet atterrisage s'accompagne également de l'inauguration officielle du nouvel aéroport international. Cette infrastructure moderne, d'un coût total de 300 millions de dollars, a bénéficié d'un financement à 20% par le gouvernement danois.

C'est sa piste de 2.200 mètres, capable d'accueillir des long-courriers, qui permet à l'Airbus A330 de pouvoir désormais se poser sur le sol de la province autonome du Danemark. Désormais, les voyageurs n'ont plus l'obligation de faire escale à Kangerlussuaq, l'ancienne base militaire américaine qui servait jusqu'alors de hub international.

Booster le tourisme et l'économie

VisitGreenland, l'office de tourisme local, se réjouit des perspectives offertes par cette nouvelle liaison aérienne. "Ce changement devrait faire baisser le prix des billets et réduire considérablement la durée des voyages, faisant du Groenland une destination plus compétitive pour les touristes et les voyages d'affaires", a déclaré l'organisme.

Le tourisme arctique se trouve dans une situation paradoxale face au changement climatique. Son développement croissant accentue les impacts environnementaux, tandis que les effets du réchauffement menacent directement les activités touristiques. 

Le tourisme, qui représente déjà 10% du PIB groenlandais avec des revenus de 1,9 milliard de couronnes (250 millions d'euros), devrait connaître un essor significatif. Le nombre de touristes augmente déjà de 9% en moyenne par an depuis plusieurs années. Cette croissance sera renforcée par l'ouverture prévue dans deux ans de l'aéroport d'Ilulissat, situé près du fjord classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Une situation néanmoins paradowale en raison du changement climatique. Le développement croissant du tourisme va accentuer les impacts environnementaux, tandis que les effets du réchauffement menacent directement les activités touristiques. La fonte des glaciers et ses conséquences compliquent l'accès aux sites pour le ski, la randonnée et les croisières.

Le paradoxe face au changement climatique

"Développer une telle destination aujourd’hui nécessite de réfléchir dès maintenant à l’image et à la réalité du devenir d’un paysage post-arctique, dans lequel les reliefs enneigés, les ours polaires et les banquises – qui ont façonné l’image de ces lieux – ne sont plus" souligne Emmanuel Salim, maître de conférence en géographie à l'Université de Toulouse

En 2023, le tourisme a généré des revenus de 1,9 milliard de couronnes (250 millions d'euros), représentant près de 10% du PIB groenlandais de 20,3 milliards.

Ce nouvel aéroport doit aussi permettre l'essor d'autres activités économiques : l'exploitation minière et l'exportation de fruits de mer, la pêche étant la principale ressource du territoire.

À partir de l'été 2025, l'aéroport de Nuuk accueillera même deux liaisons hebdomadaires avec New York, renforçant encore davantage son accessibilité internationale.