Depuis le début du conflit qui déchire les deux compagnies aériennes, 22 Airbus ont été cloués au sol pour le même motif.
Le conflit entre Qatar Airways et Airbus s’envenime. La compagnie du pays du golfe a accusé Airbus, lundi 28 février, de bloquer les efforts visant à régler leur différend au sujet des défauts des A350. En réponse, Qatar Airways a décidé d'en clouer un de plus au sol. La compagnie, qui en possède 53, en a immobilisé "au total 22” depuis plusieurs mois. La principale raison évoquée est la dégradation rapide de la peinture qui recouvre les avions fabriqués par l’avionneur européen.
Un contentieux qui dure
La compagnie nationale du Qatar est au cœur d'un contentieux qui l'oppose à Airbus devant la justice britannique. Selon la compagnie aérienne qatarie, la peinture de certains avions Airbus présenterait des défauts et demande, en conséquence, des réparations.
Ni Qatar Airways, ni son équipe juridique n'ont connaissance d'efforts déployés par Airbus pour tenter de résoudre la situation à l'amiable
La compagnie Qatar Airways dans un communiqué
Qatar Airways a notamment réclamé une indemnisation de 618 millions de dollars, assortie d'une pénalité de 4 millions par jour supplémentaire d'immobilisation de ses A350, ordonnée par le régulateur qatari de l'aérien, selon une source proche du dossier.
"Ni Qatar Airways, ni son équipe juridique n'ont connaissance d'efforts déployés par Airbus pour tenter de résoudre la situation à l'amiable", a déclaré la compagnie dans un communiqué.
Airbus reconnaît et se défend
Guillaume Faury, l’actuel PDG d’Airbus, a cependant assuré que le constructeur européen tentait de "résoudre la situation à l'amiable”. "En réalité c'est tout le contraire", a rétorqué ce lundi Qatar Airways, en parallèle de la procédure judiciaire en cours au Royaume-Uni.
Si Airbus reconnaît une dégradation de la peinture des appareils, cette situation n'a pas de conséquences sur la sécurité en vol, assure le constructeur. Cette détérioration pourrait, à terme, exposer un filet métallique intégré, essentiellement destiné à protéger l'avion en cas de frappe d'éclair sur son fuselage. L'agence européenne de la sécurité aérienne, l'AESA, a confirmé que ces dégradations n'entraînaient pas de risques de navigabilité.
Depuis le début du conflit, Qatar Airways a refusé d’honorer la livraison de plusieurs A350 supplémentaires. Elle s'est dite “déterminée” à poursuivre Airbus en justice et espère que la procédure judiciaire pourra aboutir sur “une enquête complète, adéquate et transparente sur la dégradation accélérée de la surface" des avions.