Elias, jeune violoniste toulousain, ne peut plus jouer. Son violon a été confisqué, car son père, ancien responsable d'Emmaüs Tarn-et-Garonne est soupçonné de malversations.
Elias, ne peut plus jouer. Ce brillant violoniste de troisième cycle, au conservatoire de Toulouse (Haute-Garonne), s'est vu confisquer son instrument suite à la mise en examen de son père. C'est la gendarmerie qui a procédé à la saisie. Effectuée à titre conservatoire, elle serait destinée à payer d'éventuels dommages et intérêts, si le père du musicien était condamné.
Car le prix de l'instrument n'est pas anodin. Environ 12 500 euros pour le violon, une somme considérable, mais le parquet de Montauban confirme à La Dépêche : "Cette saisie conservatoire dans une procédure à forts enjeux financiers." Deux semaines auparavant Christian Calmejane, le père du jeune prodige, avait mis en vente un violon de 1949, pour 4800 euros sur son compte LinkedIn.
Jean-Philippe Battédou, le professeur de violon du jeune Elias, révolté de la situation, a décidé de lancer une pétition sur le site internet Change.org. Mais depuis, la pétition a été supprimée. Jean-Philippe Battédou a également lancé un appel ce 26 juin dernier pour retirer les publications concernant la diffusion de la pétition.
Mis en examen pour travail illégal et abus de confiance
Le papa du jeune virtuose, Christian Calmejane, directeur d'Emmaüs 82, et Hrachya Hayrapetyan, son adjoint, sont mis en examen le 20 juin 2024 dernier. Ils sont accusés de travail dissimulé commis sur des personnes vulnérables et abus de confiance aux dépens de l'association. Les deux hommes ont récemment été placés sous contrôle judiciaire.
Bruno Sauvage, procureur de la république de Montauban, indique dans un communiqué de presse du 27 juin 2024 que "ces interpellations font suite aux perquisitions qui ont été menées le 4 juin sur les quatre sites d'Emmaus". Une enquête préliminaire aurait été ouverte en mars 2024 pour travail illégal de bénéficiaires de 115 et exploitation de mineurs.