Un jeune militant "antipub" a été condamné à Toulouse à des travaux d'intérêt général pour avoir dégradé en juin 2013 des affiches publicitaires et du mobilier urbain du groupe JCDecaux. Il doit également verser des dommages et intérêts.
Un jeune militant "antipub" a été condamné à Toulouse à 120 heures de travail d'intérêt général pour avoir dégradé en juin 2013 des affiches publicitaires et du mobilier urbain du groupe JCDecaux. Tanguy Aubé, intérimaire de 27 ans, a également été condamné par le tribunal correctionnel à verser près de 950 euros de dommages et intérêts au groupe d'affichage et de mobilier urbain JCDecaux, partie civile, et 500 euros au titre des frais de justice.
Tanguy Aubé était poursuivi pour avoir dégradé en juin 2013 quatre affiches et fait disjoncter un panneau déroulant. Lors de son procès le 13 février, le jeune militant avait revendiqué les faits qui lui étaient reprochés, au nom du "droit à ne pas être soumis en permanence à une propagande qui crée du mal-être".
Pour les anti-pub, le groupe JCDecaux (2,676 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2013) est "bien plus coupable qu'un activiste - qui tente de faire réfléchir les passants- en envahissant l'espace public avec ses publicités".
Tanguy Aubé ne fera pas appel du jugement. Il estime avoir peu de chances de gagner un procès en appel en l'état actuel du droit. "Notre objectif premier était de montrer que la loi n'est pas bonne et qu'il faut la changer, et de faire parler de nos actions", a-t-il ajouté, "nous avons eu un certain écho, c'était le principal".
De son côté, JCDecaux s'est réjoui que la justice ait été "ferme et claire envers les dégradations commises". Le groupe voit ainsi reconnaître que de tels "agissements sont à la fois une atteinte aux intérêts de l'entreprise, de ses salariés qui travaillent pour réparer et de l'usager des services publics", a déclaré une collaboratrice.
Dans l'ensemble de la France, le collectif des Déboulonneurs, qui lutte "contre les agissements nuisibles du système publicitaire", a déjà fait face à une vingtaine de procès depuis 2006.