Une équipe de chercheurs toulousains va lancer un essai clinique auprès de 150 hommes pour poursuivre ses travaux engagés sur l'infertilité.
La production de spermatozoïdes a diminué de 32% chez l'homme français entre 1985 et 2005, sans que l'on sache très bien pourquoi. A Toulouse, une équipe de chercheurs a entamé des travaux sur l'infertilité masculine. Des travaux suffisamment prometteurs pour se voir allouer une enveloppe de 350 000 euros par le ministère de la Santé pour lancer un essai clinique auprès de 150 hommes.L'équipe de médecine nucléaire de l'institut Claudius Régaud et les médecins de la reproduction du CHU de Toulouse viennent de montrer qu'un appareil utilisé en cancérologie, le TEP Scan, pourrait être un outil précieux dans la compréhension de l'infertilité masculine.
La découverte toulousaine
La technique d’imagerie TEP Scan est utilisée en cancérologie. Les médecins injectent un traceur isotopique à base de glucose, le FDG qui va se fixer sur les cellules tumorales, grandes consommatrices de sucre. La caméra TEP détecte ensuite les lésions cancéreuses où se concentre le produit. Depuis la mise au point de la technologie TEP Scan dans les années 80, les médecins observent que les cellules testiculaires saines fixent aussi naturellement le FDG, tout comme les cellules cancéreuses.Le Dr Lawrence Dierickx, coordonnateur des travaux à Toulouse, note que lorsque les patients sont stériles (un effet secondaire de certains traitements chimiothérapiques), cette hyperfixation diminue : " il pouvait donc y avoir un lien entre fertilité et fixation du FDG. Nous avons eu l’idée d’observer les images par TEP Scan d’une vingtaine de patients avant la chimiothérapie. Puis, nous avons corrélé les résultats de l’hyperfixation testiculaire par FDG avec l’analyse des données biologiques de leur sperme avant chimiothérapie (avec du sperme issu de la cryoconservation)".
Les premiers résultats ont confirmé l’existence d’un lien entre l’activité décelée par TEP Scan et les caractéristiques du sperme de ces hommes.