Dans une annonce commune avec le fabricant électronique japonais Toshiba, le constructeur toulousain Airbus explique mener des recherches et des expériences pour développer un avion sans rejet de CO2. Un projet réalisable grâce à la supraconductivité, phénomène permettant d'utiliser un hydrogène froid et de refroidir les systèmes de propulsion électrique. Explications.
Dans sa quête d'un avion à zéro émission d'ici 2050, le constructeur toulousain Airbus multiplie ses recherches pour y parvenir. Selon l'AFP, il annonce mener une collaboration avec le constructeur japonais de l'électrique Toshiba autour de la supraconductivité. On vous explique les objectifs de ce partenariat, et ce phénomène physique.
.@Airbus and @Toshiba to partner on superconductivity research
— Airbus Newsroom (@AirbusPRESS) October 16, 2024
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Un hydrogène à -253 degrés
La supraconductivité permet à un matériau "refroidi à très basse température d'acquérir la capacité de conduire parfaitement un courant électrique, sans résistance, et donc sans perte d’énergie" indique le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) sur son site. Ce matériau peut aussi "expulser totalement le champ magnétique qui l'entoure".
Ce sont les effets recherchés par ces Airbus et Toshiba dans leurs expériences à venir. "Les technologies supraconductrices permettent d'utiliser de l'hydrogène liquide à -253 degrés comme carburant mais aussi de refroidir de manière efficace les systèmes de propulsion électrique", indiquent-elles dans leur communiqué.
Le but est donc d'approfondir les potentialités de l'hydrogène, en élaborant un moteur supraconducteur de deux mégawatts.
"Solution prometteuse" et "nouvelles possibilités"
Depuis 2020, Airbus ambitionne de développer un avion "qui brûlerait directement de l'hydrogène dans son moteur, n'émettant ainsi pas de CO2, mais seulement de la vapeur d'eau".
Ce partenariat avec Toshiba est "une opportunité unique de repousser les limites des moteurs électriques supraconducteurs et conventionnels actuels" et "débloquer de nouvelles possibilités de conception, en particulier pour le futur avion à hydrogène d'Airbus", assure Grzegorz Ombach, chargé de recherche et développement au sein du groupe, cité dans le communiqué.
L'avion propulsé à l'hydrogène est "une des solutions prometteuses pour atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050" rappelle Airbus.