Vendredi 13 octobre, les médecins, généralistes et spécialistes, seront en grève. Ils s'opposent à la loi Valletoux, censée mieux les encadrer, et demandent une nouvelle revalorisation du tarif des consultations. Elles ont augmenté de 1,50€ à l'automne, insuffisant pour les professionnels.
Dans son cabinet de Toulouse, Patricia Lanco Saint-Guily enchaîne les patients. La médecin généraliste en reçoit "jusqu'à 30 ou 35 par jour, pour 60 heures de travail par semaine." Nécessaire, pour faire face à la demande, mais surtout pour rester dans ses frais.
"Malheureusement, on est obligés d'aller vite pour gagner notre vie. Sur une consultation à 25€, à la fin, il nous reste 7€ quand tout est payé", se désole la médecin. Le tarif a bien été augmenté de 1,50€ à l'automne, pour passer à 26,50€, mais pour elle cela ne suffit pas.
Certains syndicats de médecins aimeraient donc une nouvelle revalorisation des consultations, à 30, voire 50€.
La loi Valletoux dans le viseur
La grève annoncée vient aussi en opposition à la loi Valletoux, examinée par le Sénat ce vendredi. Elle vise à mieux encadrer la profession, mais est jugée trop restrictive et contraignante pour les libéraux (obligation d'adhérer aux conventions des communautés territoriales de santé, interdiction des contrats avec des agences d'intérim, etc.).
Dans ce contexte, les syndicats appellent à une reprise des négociations conventionnelles.
Depuis son cabinet de Gaillac (Tarn), le docteur Théo Combes, vice-président du syndicat MG France, alerte sur la situation de sa profession, au bord de la crise.
"Il ne s'agit pas d'augmenter nos revenus, précise le généraliste. C'est une question de survie pour nos entreprises. On a des salaires et des charges à payer. La situation est vraiment asphyxiante pour les cabinets de médecine générale."
Une mobilisation devant la CPAM
Dans leur mouvement de grève vendredi 13 octobre, les généralistes seront rejoints par les spécialistes. À Toulouse, un rassemblement est annoncé à 14h devant la CPAM. La durée de la grève est pour l'instant indéterminée.
La menace du déconventionnement
La profession semble bien décidée à aller au bout. "Si on n'obtient pas gain de cause, prévient Patricia Lanco Saint-Guily, on n'hésitera pas à brandir la menace du déconventionnement collectif." De quoi rendre les médecins libres d'appliquer leurs propres tarifs.
Si vous avez besoin de consulter un professionnel de santé vendredi 13 octobre, en cas d'urgence, il vous faudra composer le 15.