Vaccin anti Covid : c'est reparti en Haute-Garonne avec l'AstraZeneca dans la course contre les variants

Après le feu vert de l’Agence européenne du médicament (EMA) hier, les vaccinations avec le sérum d’AstraZeneca ont repris dans notre région. Malgré les effets secondaires, beaucoup de citoyens n’hésitent pas à se faire vacciner. Comme à Nailloux, en Haute-Garonne par exemple.

La salle d’attente ne désemplit pas. A la Maison de santé de Nailloux (Haute-Garonne) dans le Lauragais, les rendez-vous s’enchaînent. Il y en a 44 cet après-midi. “Nous sommes dans une course contre la montre contre les variants. Mais nous sommes aussi dans une course contre la montre pour répondre à la désespérance de nos citoyens” explique le Docteur Michel Dutech, médecin généraliste dans cette structure médicale. “La demande de la population est forte ” raconte cet homme chaleureux qui connaît de nombreux des patients parmi ceux qu’il vaccine.

Dans cette Maison de santé, ils sont une douzaine de médecins, infirmières, internes à se relayer pour vacciner la population éligible. Personnes à risques, personnes de plus de 50 ans, personnel médical... Selon les rendez-vous et le nombre de vaccins à disposition. Des rendez-vous qui ont été pris ce matin, au lendemain de l’avis de l’Agence européenne du médicament (EMA), qui a finalement autorisé l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca. Malgré les effets secondaires qui ont été constatés dans plusieurs pays européens.

"Plus de temps à perdre..."

“On a avait tout stoppé lundi soir, quand la France a suspendu le vaccin. Maintenant qu’il est à nouveau autorisé, il n’y a plus de temps à perdre” nous explique un médecin qui participe aux vaccinations. Du coup, le secrétariat de la Maison de santé a rappelé les personnes dont la vaccination avait été annulée dans la semaine. Un travail considérable. “Certains ont refusé de venir, mais ce n’était pas la majorité ” m’explique t’on ici.  

Parmi les nouveaux vaccinés, Hélène Fouet, 63 ans. “J’aurai préféré le vaccin Pfizer, mais on n’avait pas le choix. C’est mieux que rien” raconte-t’elle à l’issue de l’injection de la première dose. Est-ce lié aux effets secondaires imputés à ce sérum ? “Pas du tout” rétorque t’elle. “C’est simplement qu’on est mieux protégé avec le Pfizer, où le taux de protection est à 95%, alors que celui d’AstraZénaca est bien en dessous”. Par précaution et pour éviter toute complication, les personnes vaccinées doivent tout de même attendre entre 15 et 30 minutes à la Maison de Santé à l'issue de l'injection. Histoire d’être sûr qu’il n’y a pas d’effets secondaires immédiats.

"Il faut bien se faire vacciner..."

Laurent Manier a 52 ans. Lui non plus n’a pas peur des effets secondaires. “Il faut bien se faire vacciner, alors je suis là” raconte-t-il. En partant, il lâche néanmoins un prudent “On verra bien ce soir…”. Cette infirmière de 43 ans ne s’est pas posée de questions. Véronique Bottier travaille dans cette Maison de Santé, donc pour elle il était urgent de se faire vacciner. “ On est en première ligne, c’est notre rôle de protéger la population. Je ne veux pas prendre de risque” explique t-elle.

52 ans, 43 ans… Pourtant, cet après-midi, la Haute autorité de Santé a recommandé la reprise de la vaccination avec les doses d'AstraZeneca uniquement pour les personnes de 55 ans et plus.

“Les recommandations de la Haute Autorité n’ont pas force de loi” explique le Docteur Michel Dutech. “Bien sûr qu’on essaye de les suivre, même si elles n’arrêtent pas d’évoluer. Mais face à la forte demande de la population, on ne peut pas toujours organiser la vaccination par tranches d’âge, avec des rendez-vous homogènes. On s’adapte tout le temps...” raconte-t'il entre deux piqures.

A Nailloux comme ailleurs dans le Lauragais, la vaccination du sérum d’AstraZénéca a donc repris de plus belle et elle va se poursuivre toute la semaine prochaine. “Il nous reste 165 doses et nous serons livrés une à deux fois par semaine, en fonction de nos besoins. C’est vraiment bien fait” se félicite le Docteur Dutech.

Pour André Roou, c’est fait. Cet après-midi, cet homme de 72 ans a eu sa première dose d'AstraZeneca. La prochaine est programmée dans 3 mois. “Il me tardait d’être vacciné. Mon fils, qui vit dans en région parisienne, vient d’avoir un enfant et je ne l’ai toujours pas vu. Vous vous rendez compte ? Il est grand temps que je leur rende visite...”.