Vaccinations, bithérapie, détresse psychologique des jeunes, ce qu'il faut retenir du point presse du CHU de Toulouse

Les professeurs et médecins du CHU de Toulouse ont tenu leur point presse habituel sur la Covid. Un an après le premier confinement, la situation reste plutôt contenue en Midi-Pyrénées. Mais plusieurs éléments sont inquiétants, notamment la détresse psychologique des plus jeunes.

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Un an presque jour pour jour après le premier confinement, le point presse de ce vendredi 19 mars a permis de mieux appréhender la situation actuelle : impact du Covid dans les CHU de la région Occitanie, les vaccinations, les traitements... Un premier bilan a aussi été dressé. 

Premier bilan sur 1 an

Depuis le début de la pandémie, le CHU a reçu 3 150 patients liés au Covid.

  • 2 662 personnes sont retournées à leur domicile
  • 120 sont encore hospitalisées
  • 368 sont décédées

338 500 tests ont été réalisés par les services biologies du CHU depuis un an.

A ce jour, 43 % du personnel du CHU de Toulouse a reçu au moins une première dose de vaccination.

Une situation qui se stabilise après une baisse des entrées

Selon Marc Penaud, Directeur Général du CHU de Toulouse, la courbe des personnes hospitalisées en raison du Covid est "montée fortement jusqu’à mi février avec un niveau quasi équivalent (184 hospitalisations en février) à celui de la première vague (190). Depuis, nous sommes redescendus par plateau. Désormais, la situation est stabilisée après une diminution."

  • A ce jour, le CHU compte 120 hospitalisations Covid dont 31 en réanimation et 17 en soins continus.
  • Le CHU compte 120 lits de réanimations. Un dispositif renforcé : + 14 lits de réanimation supplémentaires +12 lits de soins continus + 2 lits de soins intensifs

  • Des opérations non urgentes de patients sont déprogrammées. Le CHU peut aller jusqu'à 40% de déprogrammation en cas de besoins

  • Les CHU de l'ex-région Midi-Pyrénées accueillent des patients des 3 régions sous tensions, essentiellement PACA et Île-de-France. 19 patients Covid depuis le 11 mars répartis sur les hôpitaux de Toulouse, Cahors, Tarbes, Auch mais aussi dans des cliniques privées

  • le variant anglais représente plus de 85% des test PCR positifs en Occitanie

Pédiatrie : 4 fois plus de consultations de jeunes en détresse

A l'hôpital des enfants de Purpan, ce n'est pas l'activité Covid qui inquiète. Si effectivement cette troisième vague touche plus les jeunes, c'est le retour des bronchiolites et la détresse psychologique qui alerte. "Nous avons une vingtaine d’enfants hospitalisés pour ces raisons. Ça prend beaucoup d'amplitude, assure le professeur Isabelle Claudet, responsable des urgences en pédiatrie au CHU. C'est un phénomène national et mondial. Il se manifeste par des troubles alimentaires comme l'anorexie. Certains patients sont déjà connus pour des troubles psycho. On a aussi des nouveaux qui ont envie de tout casser ou de se suicider."

Une jeune fille de 12 ans s'est pendue, un procédé très rare pour les adolescents. Isabelle Claudet s'en inquiète et se pose la question des ressources en pédopsychiatrie que l'on peut proposer. "Les moyens sont limités. Il faut consulter assez tôt. Nous avons 4 fois plus de consultations pour ces raisons qu'en temps normal. D'habitude nous recevons 4 à 6 jeunes chaque jour. Là, nous en avons 20." 

Sans compter ceux qui ne sont pas hospitalisés et qui sont traités en ambulatoire. D'après les spécialistes, le phénomène ne fait que commencer. 

Vaccinations : le retour d'AstraZeneca et la mobilisation du CHU

Les vaccinations via le CHU se poursuivent avec les autres vaccins depuis la suspension de l'AstraZeneca (de nouveau autorisé ce vendredi 19 mars). En 2 mois, plus de 30 000 vaccinations ont eu lieu au CHU en 2 mois. Il y a 15 jours, la présence d'une unité mobile (shelter) au stade Ernest Wallon de Toulouse a permis de faire 1000 vaccinations sur la journée. Le CHU dispose désormais de 2 shelters prêt à partir pour intensifier la vaccination en cas de besoin selon Vincent Bounes.

A partir de ce vendredi après-midi, le vaccin revient sur le circuit. Que faut-il en penser ? Pour Pierre Delobel, chef de service des maladies infectieuses et tropicales, "Ce vaccin a eu mauvaise presse au début sans que ce soit justifié. L'efficacité était bonne et on ne peut pas la comparer avec celles des autres vaccins sur les études faites avant la vaccination car chaque étude est différente. Mais maintenant que la vaccination a commencé, nous avons des chiffres concrets, notamment depuis la campagne au Royaume-Uni. L'efficacité est très bonne, voire même un peu au-dessus de certains vaccins."

Aujourd'hui, il n'y a pas d’argument pour privilégier un vaccin plus qu’un autre. Pas plus sur l'efficacité du vaccin que sur les effets secondaires. 

Pierre Delobel, chef de service des maladies infectieuses au CHU de Toulouse

Toujours selon le professeur, les vaccins sur le marché européens - y compris donc l'AstraZeneca - sont aussi très efficients sur le variant anglais qui représente plus de 85 % des tests PCR positifs. Quant aux variants sud-africain et brésilien, leur présence se réduit à 1% des tests PCR positifs. 

Traitement : arrivée de la bithérapie

Depuis plusieurs semaines, le CHU de Toulouse administre un nouveau traitement qui n'est plus en phase clinique mais autorisé de manière temporaire par l'Agence Européenne des Médicaments. Il s'agit d'un anticorps monoclonal fabriqué par un laboratoire américain : le Bamlanivimab. Ces anticorps sont élevés et produits en laboratoires, avant d'être injectés dans l'organisme pour renforcer les défenses immunitaires. Il s'adresse à des personnes testées positives depuis peu (5 jours) mais qui risquent de développer une forme grave pour cause de comorbidité, de greffe, transplantation, dialyse, maladies comme le cancer.

Une dizaine de patients Covid ont reçu ce nouveau médicament, essentiellement ceux dans le service néphrologie et transplantation d'organes du professeur Kamar du CHU. Cette semaine, des nouveaux anticorps monoclonaux sont arrivés et sont administrés au CHU. Deux formules sont désormais possibles en bithérapie pour des résultats encourageants selont le Pr Pierre Delobel.

Dernier élément : le CHU continue d'embaucher, pour renforcer la vaccination avec des vacataires mais pas seulement. 102 infirmières et 64 aides soignantes ont rejoint le CHU depuis cette pandémie.

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