Vente de drogue sans complexe, règlements de compte avec "des méthodes de Marseille" : l'inquiétante mutation du trafic de stupéfiants

Le bilan de la délinquance en Haute-Garonne en 2023 a été rendu public ce lundi 26 février. Les violences sur les personnes se font plus nombreuses. Et le procureur de la République, a pointé du doigt, une forme de "Marseillisation de Toulouse". Explications.

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Près de 1500 points de deal ont été démantelés en 2023 dans le département de la Haute-Garonne, selon les autorités compétentes. Mais les audiences de jugement pour des affaires de trafic de drogue révèlent désormais de nouveaux visages et de nouvelles méthodes. Une forme de "Marseillisation de Toulouse", selon le procureur de la République de Toulouse.

"Des tueurs salariés, qui viennent d'ailleurs"

Ils viennent de la région de Marseille, de Montpellier, de Perpignan, ou encore des Montauban. "Des tueurs qui viennent d'ailleurs" pour régler des "narco-litiges" expliquent conjointement, le procureur Samuel Vuelta Simon et le général Charles Bourillon commandant de la région gendarmerie Occitanie.

Les règlements de compte "à la marseillaise" ont fait leur apparition à Toulouse. Le commandant de la région gendarmerie note un accroissement de ce qu'il appelle les narco-litiges avec de plus en plus d'enlèvements, des chantages impliquant des jeunes accusés "d'avoir carotté du produit ou détourné de l'argent".

On va salarier des gens pour commettre ce genre de faits.

Samuel Vuelta Simon, procureur de la République à Toulouse

Ces règlements de compte ne font pas autant de morts qu'à Marseille, mais le phénomène est jugé inquiétant. "Ce qui est inquiétant, c'est que dans la manière de régler les litiges commerciaux, ça va être les méthodes de Marseille", insiste le procureur de la République. 

"Trafic de stupéfiants décomplexé"

Autre évolution remarquée : le profil des personnes qui, désormais, participent au trafic de drogue. "Un trafic de stupéfiants décomplexé", selon le procureur.

"Aujourd'hui, dans les profils de trafiquants qui utilisent Instagram et d'autres réseaux pour leur publication et effectuer leur commerce, on retrouve beaucoup de femmes, détaille Samuel Vuelta Simon.  Des gens qui n'ont pas de casier judiciaire et qui ont un travail."

Quand je dis un travail, ce n'est pas le RSA. C'est du trafic de stupéfiant pour arrondir les fins de mois. C'est un complément de salaire.

Samuel Vuelta Simon, procureur de la République à Toulouse

"À l'audience, ils pleurent, sont déconfits, ils regrettent...", poursuit le procureur qui insiste sur cette manière très décomplexée de vendre de la drogue. Et bien souvent, ces trafics représentent des sommes importantes.

Il n'y a plus de culpabilité à vendre de la drogue à des enfants, à des adultes. C'est un commerce comme un autre. Comme si on avait un petit potager avec des carottes que l'on va vendre...

Samuel Vuelta Simon, procureur de la République à Toulouse

Lors de ce bilan de la délinquance 2023 en Haute-Garonne, les autorités ont souligné la baisse des atteintes aux biens, mais une hausse des violences aux personnes. Le nombre de plaintes pour des violences commises dans le cadre familial ne cesse d'augmenter.

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