Le personnel du Centre hospitalier Marchant de Toulouse est très inquiet. Elle craint que la direction impose une baisse des effectifs de sécurité. Une mesure déjà appliquée pendant les vacances de Noël et qui pourrait être pérennisée.
Le feu couve toujours à l'Hôpital Marchant de Toulouse. Un établissement régulièrement touché par des mouvements de grève. En cause une fois encore, le manque de personnel. Ce qui inquiète beaucoup les salariés du centre hospitalier psychiatrique, qui étaient réunis en Assemblée générale ce mardi 9 janvier 2024. Près de 200 personnes y ont assisté. Juste après, un représentant syndical Sud a posté une vidéo dénonçant les conditions de travail.
Tout part d'une réduction d'effectifs annoncée comme "temporaire" par la Direction. "Entre le 27 décembre 2023 et le 8 janvier 2024, le personnel de sécurité a été réduit dans les 7 unités d'admission de Marchant" explique Loic Brelier, le représentant du syndicat "Sud Santé Sociaux - Hôpital Marchant" qui s'exprime dans cette vidéo.
Des aides-soignants remplacent des infirmiers
Dans les 7 unités d'admission qui accueillent entre 20 et 22 patients, le minimum requis pour assurer une bonne prise en charge des patients est : 3 infirmiers le matin, 3 l'après-midi et 2 infirmiers la nuit. Or lors des vacances de Noël, en journée, l'un des infirmiers a été remplacé par un aide-soignant.
"C'est comme de demander à un steward de piloter un A320" ne décolère pas Loic Brelier, lui-même aide-soignant.
"Nous ne sommes pas formés pour ça. On met en danger les patients mais aussi les aides-soignants" souligne le syndicaliste Sud. "Un infirmier a fait 3 ans d’études, l'aide-soignant à peine 1 an. Nous n'avons pas les mêmes compétences".
Problème de recrutement
La direction du Centre hospitalier Marchant, évoque les difficultés de recrutement dans le secteur de santé. Autre argument avancé, l'épuisement des équipes et la gestion des congés scolaires. Mais pour Loic Brelier, il y a aussi une "logique économique" dans cette décision de couper - temporairement - dans les effectifs. Temporaire ? Pas si sûr et c'est bien ce qui inquiète le syndicat Sud de l'hôpital Marchant.
Ce que craignent les syndicats et le personnel du centre hospitalier, c'est que cette baisse d'effectifs de sécurité soit pérennisée. Un Comité social d'établissement est prévu en février et la question est à l'ordre du jour. " Ça serait une catastrophe pour nous. Nous, on veut soigner mieux, mais avec moins de patients" explique Loic Brelier.
Une crise de plus, alors que l'Hôpital Marchant doit déjà gérer le mouvement de grève qui touche depuis le 18 décembre 2023, l'UCHA (Unité de crise et d'hospitalisation des adolescents).
À Toulouse, comme ailleurs, la psychiatrie hospitalière est en souffrance.