Vidéo de la violente agression à scooter à Toulouse : des images "volées" à la police municipale ?

La vidéo d'une violente agression dans les rues de Toulouse a été partagée en nombre sur les réseaux sociaux. Problème : les images auraient fuité du système de vidéoprotection de la mairie. Un système exclusivement réservé aux forces de l'ordre et aux autorités judiciaires. Une enquête interne est ouverte.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux et des médias. Elle dure quelques secondes mais elle marque les esprits en raison de son extrême violence. On y voit un jeune homme roué de coups, tomber inanimé sur la chaussée avant qu'un scooter ne lui roule dessus. L'agression, violente, a eu lieu dans la nuit du vendredi au samedi 27 août 2022 sur le pont de Saint-Pierre de Toulouse.

Depuis sa diffusion, les réactions et les commentaires se multiplient. Mais il y a, en quelque sorte, une "affaire dans l'affaire" à savoir l'origine des images. La mairie de Toulouse confirme que la vidéo semble bien tirée du système de vidéo protection de la mairie. Autrement dit, la vidéo partagée sur internet n'aurait jamais du être diffusée publiquement. 

Une vidéo "volée" à la police municipale ?

Des indices laissaient à penser que la vidéo n'est pas sortie du smartphone d'un passant, d'un témoin de la violente agression. Mais c'est désormais plus qu'une hypothèse. La mairie de Toulouse confirme que les images semblent bien issues de son système de vidéoprotection. Ce point peut paraître accessoire et même dérisoire par rapport aux faits eux-mêmes.

En réalité, il s'agit d'un vrai sujet. En effet, les images de vidéoprotection sont exclusivement réservées à un usage "judiciaire". Seul un gendarme ou un policier, ayant qualité d'officier de police judiciaire, ou encore un magistrat peuvent les visionner. 

Le fait de les diffuser constitue une infraction. Les images apparaissent pour la première fois sur un compte Twitter créé récemment, en août 2022, sur la base d'un pseudonyme. Comment les images (encore une fois juridiquement protégées) ont-elles pu être mises en ligne sur ce compte ?

C'est ce que cherche à savoir l'adjoint en charge de la sécurité à la mairie de Toulouse, Emilion Esnault

J'ai demandé à identifier l'origine de la fuite.

Emilion Esnault

Adjoint au maire de Toulouse, en charge de la Sécurité

Une enquête interne est donc ouverte. Les personnels ayant eu accès aux images sont les opérateurs du centre vidéo de la police municipale. Statutairement, il ne s'agit pas de policiers municipaux. Mais ils sont assermentés.

Je ne veux accuser personne mais à 99,9 % c'est un opérateur qui a dû filmer avec son smartphone l'écran d'ordinateur de la vidéoprotection

Source policière

Selon la mairie de Toulouse, "les images vidéos ont été extraites et remises à la police nationale le samedi après-midi à 16 heures 08 ".

Les seuls autres agents à y avoir accès, en dehors de opérateurs de la police municipale, sont donc les fonctionnaires du commissariat de police de Toulouse.

Selon une source policière, "si l'enquête interne de la mairie de Toulouse évoque le fait que la fuite n'a pu se produire que du côté de la police nationale alors l'IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) sera évidemment saisie".

La colère des policiers

La diffusion d'images de vidéoprotection est un délit pénal. Selon nos informations, il existe au moins un précédent au commissariat de Toulouse et la sanction a été sévère. Pour un policier toulousain, le fait de divulguer des images de vidéoprotection n'est pas seulement illégal. Cela peut "compromettre l'enquête. Les délinquants savent qu'ils ont été filmés et qu'ils sont recherchés". 

Pour un autre policier, la vidéoprotection "ce n'est pas Vidéo Gag où l'on se fait plaisir en diffusant n'importe quoi, n'importe comment. C'est hyper cadré et encadré et c'est normal ". 

FO Police Municipale condamne également toute "fuite" éventuelle.

On ne peut pas accepter de tels faits si l'enquête le confirme.

Didier Cabanié

FO Police Municipale Toulouse

Les représentants des forces de l'ordre ne sont pas le seuls à s'insurger contre la diffusion d'images de vidéoprotection. Avocat pénaliste, Me Alexandre Martin estime que cela porte atteinte à "la présomption d'innocence et de plus les images de vidéoprotection doivent être effacées au bout d'un certain temps alors que là elles se trouvent sur les réseaux sociaux et vont continuer à tourner pendant des années".

C'est scandaleux. C'est la porte ouverte à tout

Alexandre Martin

Avocat Pénaliste

Les deux auteurs des violences qui apparaissent sur les images de vidéoprotection sont toujours activement recherchés. Selon nos informations, la victime a été sérieusement blessée à la mâchoire.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information