Le documentaire nous parle de champignons à travers la quête de trois passionnés qui nous emmènent dans leurs antres secrètes à la recherche des précieux fungi. Tous partagent leur engouement, leurs savoirs et leurs pratiques de cueillette, parfois étonnantes. Un film avec des images exceptionnelles et des ambiances toutes particulières. Bienvenue au pays des fungi !
Un film de Jonathan Mas et Victor Thiré à voir le jeudi 26 octobre 2023 à 22h55. Une coproduction France Télévisions et Artcam production
Quiconque a déjà été aux champignons a probablement ressenti cet engouement, cette émotion extraordinaire lorsque, foulant le tapis du feuillage automnal, apparait soudain, au pied d’un arbre ou d’une souche, le graal tant attendu ! Tout comme Fabien, Rémi ou Nathalie. Ces trois personnages, filmés par les réalisateurs Jonathan Mas et Victor Thiré, nous racontent leur passion pour la nature, la cueillette et leur obsession du champignon ! Venant de l’Aude, de la Haute-Garonne ou de la Dordogne, ils nous emmènent dans des endroits très recherchés par les connaisseurs : les coins secrets des cueilleurs !
La morille ou le graal de Fabien
Fabien est un adepte des champignons et un spécialiste des morilles. Il a une chaine dédiée sur You tube "Fabchampi". Son objectif est de donner envie, mais aussi de transmettre ses connaissances et les bonnes pratiques afin d'éviter les mauvaises surprises "J’essaye de faire des vidéos pédagogiques" explique-t-il. L'erreur pouvant être fatale, il est évidemment indispensable d'avoir quelques connaissances avant de mettre des champignons dans son assiette.
Fabien n’hésite pas à parcourir des kilomètres pour aller cueillir le précieux champignon. Mais, avant, il effectue des recherches par le biais d’outils informatiques, utilisant par exemple, la cartographie végétale ou la pluviométrie. Tout en zoomant l'image sur son ordinateur, il explique : "Je vais aller voir s’il y a du frêne". Chaque espèce à son terrain de prédilection. Le frêne est l’arbre fétiche de la morille. Puis, toujours avec son appli, il regarde le sol "Ici il y a du grès, ce n’est pas top" dit-il. Tout est passé à la loupe. Fabien remarque que le sol calcaire est privilégié sur le bas de la vallée. Encore une bonne indication qui va l'aider à préciser sa zone de recherche.
Tout en arpentant les sentiers de la forêt, Fabien espère que les morilles seront au rendez-vous.
La morille est ma madeleine de Proust, car j’allais à la morille avec mon père quand il était encore là et ça me fait penser à lui. C’est ancré en moi.
Fabien, cueilleur de morilles
L’automne est une saison idéale pour trouver des champignons, 70% poussent à cette période. Les températures deviennent plus douces et les pluies, normalement plus présentes. Mais, Fabien qui note tout, remarque des changements notoires au fil des saisons : "Il y a des années, où là, je trouvais des morilles autour du 15 avril, aujourd’hui, je les trouve avec trois semaines ou même un mois d’avance". Rémi l’affirme aussi "Le problème des truffiers c’est qu’avec la chaleur, la truffe ne résiste pas (…) Les pluies d’été n’y sont plus et ça va devenir un problème".
Rémi, un adepte de la truffe à la mouche
Dans les Corbières, Rémi a acheté un terrain pour planter des chênes truffiers. Il espère dans quelques années avoir une belle récolte. En attendant, son plaisir est de traquer la truffe sauvage, soit avec son chien, soit grâce à une technique qui demande concentration et patience : la chasse à la mouche. Dans la forêt, le bâton dans la main, il explique : "La technique c’est d’arriver face au soleil et balancer le bâton de gauche à droite pour essayer de faire décoller la mouche qui vient à l’assaut de la truffe pour pondre". Au milieu des feuillages, deux mouches viennent de s’envoler. Rémi peut alors creuser à l’endroit même où se trouvaient les deux insectes. Il gratte la terre pour enfin cueillir le champignon sacré.
Pour 20 truffes au chien, on va en trouver 5 ou 6 à la mouche
Rémi, adepte de la cueillette à la mouche
Puis, avec son canif, il coupe un morceau de truffe "quand une truffe est mure, le veinage doit être couleur chocolat. Or, sur les réseaux sociaux et on le voit souvent, elles sont encore toutes blanches".
Nathalie, spécialiste des cèpes
Nathalie est québécoise, c'est en arrivant en France qu'elle s'est prise de passion pour la cueillette des cèpes "Ici tout le monde parle champignons" raconte-t-elle. Vendeuse d'huile en Dordogne, son passe temps préféré est d'aller dans les bois à la recherche des précieux fungi.
J’aime les odeurs, les feuilles mortes, les couleurs. Ça sent bon ! Ça me re-énergise. C’est la vie ! C’est beau !
Nathalie, spécialiste de la cueillette des cèpes
Fine gastronome, elle énumère les recettes qu'elle pourra faire avec sa cueillette : "Le cèpe c'est le roi des bois. On peut tout faire comme recettes avec les cèpes : en sauce, en soupe, en pâté, en omelette, en risotto, carpaccio ou cake", explique-t-elle, tout en nous mettant l’eau à la bouche. Ce soir, elle va servir ses champignons avec un parmentier de canard "ça permet aussi de partager un bon repas entre amis. C'est convivial !".
Nathalie fait sécher les cèpes pour en faire de la poudre ou elle les prépare mi-cuits et les congèle. "C’est plein de protéines, peu calorique plein de vitamines (…) mais ça boit les polluants donc il ne faut surtout pas les cueillir sur les parkings ou en bord de route". Nathalie a obtenu la permission des propriétaires pour aller chercher des cèpes dans des terres qui ne lui appartiennent pas " La plupart des forets sont privées, il faut demander la permission".
Si l'univers des champignons passionne autant Fabien, Nathalie, ou Rémi, tous revendiquent avant tout un besoin essentiel de reconnexion à la nature "Quoiqu’il en soit, une journée dans la nature, c’est le bonheur. S’il y a des champignons c’est la cerise sur le gâteau".