En Espagne, les vols et arnaques sur l'autoroute se multiplient. Au début du mois de juillet, une Toulousaine en a fait les frais, obligée de s'arrêter sur la bande d'arrêt d'urgence pour un supposé départ de feu sur sa camionnette de location. Elle nous raconte.
Cela devait être un week-end heureux pour Sylvie. En ce samedi 8 juillet, cette Toulousaine se rend à Valence (Espagne) pour assister à la soutenance de thèse de sa fille et l'aider à faire son déménagement. Seule dans sa camionnette de location immatriculée, elle file à travers la Catalogne.
"J'étais dans ma bulle, encore plus concentrée que d'habitude parce que je conduisais une voiture avec un gabarit important" se remémore Sylvie.
Ils criaient "Fuego, fuego"
Entre Barcelone et Tarragone, elle est doublée une première fois par un véhicule, dont les deux passagers particulièrement agités lui font des signes. "Ils criaient 'Fuego, fuego' (feu, en espagnol) en me montrant l'arrière de la voiture, ils avaient l'air paniqués" détaille la Toulousaine. À la suite de ça, la voiture s'arrête précipitamment sur la bande d'arrêt d'urgence. Sylvie poursuit sa route, mais ne va pas tarder à revoir la même voiture à sa hauteur, les deux passagers sont encore plus insistants, klaxonnent, et lui disent de s'arrêter au plus vite. "Je regardais dans mon rétroviseur pour voir l'état de l'arrière de la voiture, mais je ne voyais rien de suspect. Ils m'ont mis dans un tel état de stress que j'y ai vraiment cru, et je me suis arrêté derrière eux sur la bande d'arrêt d'urgence" rejoue-t-elle.
Les deux voitures se garent donc, alors que le trafic est particulièrement dense en ces premiers jours du mois de juillet. Le passager sort à toute vitesse et court vers la camionnette de location. "Je me suis dépêchée de sortir également. J'ai quand même pensé à prendre les clés, mais je n'ai pas verrouillé la voiture". À quelques centimètres des vois de l'autoroute, le passager retire un premier enjoliveur et le jette par-dessus la barrière de sécurité. Puis il en fait de même avec un second, qu'il jette... sur l'autoroute. "Il y avait énormément de monde sur la route ce jour-là, j'ai eu très peur que l'on crée un accident". Mais encore une fois, tout se passe très vite.
Et le plus important se déroule dans le même puisque, sans qu'elle s'en aperçoive, un deuxième homme est sorti du véhicule pour entrer dans celui de la Française. Dérobant ainsi son sac.
Le sac et toutes ses affaires personnelles dérobés
"Quand j'ai vu le passager, celui qui avait jeté mes enjoliveurs, partir en courant dans leur voiture sans rien me dire, j'ai compris qu'il y avait quelque chose de bizarre, explique Sylvie. Puis quand je suis remonté dans la mienne je n'ai plus vu mon sac. Il y avait tous mes papiers, mes cartes, les papiers de la voiture de location... Heureusement ils n'ont pas pris mon téléphone".
Dans cette vidéo, publiée par les autorités espagnoles, on retrouve les mêmes éléments que ceux décrits par Sylvie. Une première personne qui attire l'attention de la victime, et un complice, qui vient discrètement s'immiscer dans le véhicule pour dérober les effets personnels.
Dans la foulée du vol, Sylvie a porté plainte en Espagne. Les policiers lui ont confirmé bien connaître cette technique utilisée par les "pirates de l'autoroute". Plusieurs photos lui ont été montrées pour tenter de reconnaître ses voleurs, en vain. À son retour en France, une seconde plainte est déposée et Sylvie décide de publier une vidéo sur les réseaux sociaux, pour alerter les voyageurs de cette pratique.
"Il faut que le plus grand nombre soit au courant, ça peut arriver à n'importe qui, prévient-elle. On est dans un tel état de stress qu'on perd tout bon sens".
En attendant, et pour terminer un week-end qui avait très mal démarré, Sylvie a, au moins, eu le bonheur de voir sa fille diplômée, "avec la meilleure note de sa promo" précise-t-elle.