VIDÉO. L'ONIA : la saga d'un fleuron industriel français, plus connu sous le nom d'AZF

Ce 21 septembre est commémoré le triste anniversaire de la catastrophe d'AZF qui a fait 31 morts en 2001. AZF c'est aussi l'ONIA, créée en 1924. Un docteur en histoire toulousain vient de publier un livre sur ce fleuron de l'industrie française.

À l'occasion du 22ème anniversaire de la catastrophe d'AZF, retour sur l'histoire de cette entreprise. Une société née sous le nom de l'ONIA en 1924. Un docteur en Histoire deToulouse vient de publier un livre sur ce fleuron de l'industrie française.

L'ONIA : produire de l'Azote

Il y a bientôt cent ans, naissait à Toulouse l’Office national industriel de l’Azote, l'ONIA, l’ancêtre de ce qui deviendra plus tard AZF. La création de cette usine d’ammoniaque le 11 avril 1924, découle de la volonté des dirigeants politiques français de résoudre le problème d’approvisionnement du pays en azote qui s’était posé brutalement durant la première Guerre Mondiale.

"Par le biais du Traité de Versaille, la France va récupérer une technologie mise au point par les Allemands", raconte Michaël Llopart. "Elle consiste à prendre de l'azote dans l'air et de le combiner avec de l'hydrogène. Par catalyse, on obtient de l'ammoniaque pour fabriquer des engrais azotés pour l'agriculture et des explosifs qui serviront en temps de guerre."

L'ONIA : l'intérêt général prime sur la politique

Malgré l’urgence de la situation, la création de cette entreprise publique ne fait pas l’unanimité, dans la mesure où l’opinion perçoit mal le fait que l’État intervienne sur un marché dévolu jusqu’ici aux seuls intérêts privés. Aussi, pour se développer et faire la preuve de son utilité industrielle, l’ONIA, a dû surmonter de très nombreux défis dans les 6 premières années de son existence.

"La France a su redevenir souveraine dans le secteur de l'Azote, en combinant les intérêts de l'Etat et du privé", explique Michaël Llopart. " Cela pourrait nous servir de leçon aujourd’hui car avec la crise du Covid, on s'est rendu compte que des pans entiers de notre industrie nous échappaient. Si les libéraux et les socialistes ont pu travailler ensemble dans les années 30 pour un intérêt général qui les dépassait, peut-être est-ce encore possible aujourd'hui."

L'ONIA : fleuron industriel

Traitant des origines de l’usine AZF et des raisons de sa création, ce livre analyse les deux premières décennies d’existence de l’entreprise, en essayant de comprendre comment elle a contribué à la résolution du "problème de l’azote" durant l’entre-deux-guerres. Il replace aussi la trajectoire de l’ONIA dans le contexte plus large d’une époque marquée par une évolution rapide des techniques, des marchés, de la législation sociale, de l’histoire ouvrière et syndicale, et du rôle de l’État.

"L'ONIA a connu ses meilleures années pendant les 30 glorieuses", raconte Michaël Llopart. "Elle a su anticiper la diversification de la demande. C'était une usine qui employait des centaines de personnes sur Toulouse. Les salaires étaient excellents et elle possédait un comité d'entreprise. Elle a laissé son empreinte dans les domaines du sport et de la culture dans le quartier Papus avec notamment le club de foot le Toulouse Athlétique Club."

100 après sa naissance, l'ONIA, devenue AZF n'est plus qu'un souvenir dans le cœur des anciens. Sur les anciennes terres de l'usine ne subsistent que deux portails, témoins de cette période encore faste. Bien avant l'explosion de l'usine AZF.