Dans le cadre de la nouvelle loi sur le répertoire électoral unique, la ville de Toulouse met en place un grand toilettage des listes électorales de la commune qui pourrait conduire à la radiation de 20 à 30 000 noms.
"Nous avons actuellement 270 000 personnes inscrites sur listes électorales à Toulouse, nous allons certainement passer à 235 000 environ" annonce Sacha Briand, adjoint LR au maire chargé des élections.C'est en effet un grand toilettage que s'apprête à lancer la ville de Toulouse, qui pourrait conduire à la diminution de 10 à 15 % du corps électoral de la commune.
A l'occasion de la mise en place le 1er janvier d'un "répertoire électoral unique" au niveau national, géré par l'INSEE et mis à jour en continu, la ville s'est lancée dans une chasse aux électeurs... qui n'en sont pas.
Ainsi, 33 000 nouvelles cartes émises à l'occasion des suffrages de 2017 (présidentielle et législatives) sont en souffrance. Une grande majorité appartiennent à des électeurs qui ont déménagé et ne se sont pas réinscrits à leur nouvelle adresse.
Il y a aussi 4 315 "Français de l'étranger" qui vont devoir choisir s'ils s'inscrivent sur la liste communale à Toulouse ou consulaire dans le pays où ils résident.
Enfin, l'INSEE devrait radier 7000 personnes environ, principalement en raison de décès ou de double inscription sur deux communes.
Donc, au total, entre 20 et 30 000 noms vont être biffés des listes électorales à Toulouse fin 2018.
"Ces radiations n'auront pas d'influence sur le résultat des prochaines élections, explique Sacha Briand. D'ailleurs il n'y a pas eu de vague d'inscriptions irrégulières à Toulouse. Seulement, nous avons 3 % de rotation de la population tous les ans. Les gens partent et ne se réinscrivent pas. Chaque année, cela s'ajoute pour arriver à des chiffres colossaux".
Ces électeurs "fantômes" n'ont pas récupéré leur nouvelle carte d'électeur en mai et juin 2017 lors des élections présidentielle et législatives. Ils n'ont donc participé à aucun des 4 tours des élections majeures. On peut donc penser que ces "inscrits" s'expriment rarement.
"Ces radiations, explique Bernard Rault, délégué des commissions administratives chargées de la révision électorale, peuvent avoir un effet sur certains scrutins : si le résultat est toujours calculé en pourcentage des suffrages exprimés, dans certains scrutins, le candidat est qualifié pour le second tour en fonction de son score par rapport au nombre d'inscrits". Il faut par exemple dépasser la barre des 12,5 % des inscrits pour se maintenir au second tour d'une législative.
Mécaniquement, le taux de participation des électeurs de la ville de Toulouse va aussi grimper... et l'abstention (toujours observée à la loupe) va baisser.
Les personnes radiées recevront un courrier (si toutefois leur adresse est toujours valide). Elles auront alors jusqu'au 31 mars 2019 pour se réinscrire sur les listes électorales de leur domicile et ainsi pouvoir participer aux élections européennes du 26 mai... qui est l'un des scrutins où l'on compte la plus forte abstention.