Violences conjugales : 47% des crimes ont lieu en zones rurales

Une étude ménée par la fédération Nationale Solidarité (FNSF) montre que les violences faites aux femmes mettent plus temps à sortir du silence. Le département de Haute-Garonne est particulièrement touché par ce phénomène. 

Après une très forte mobilisation, François Hollande a accordé à Jacqueline Sauvage une "remise gracieuse de sa peine d’emprisonnement". Elle avait été condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent. L'occasion de revenir sur les chiffres alarmants des violences conjugales  grâce à une étude rendue publique hier et menée en Pays de la Loire et en Midi-Pyrénées. 

On estime que 223 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences conjugales graves en France et la prévalence des violences au sein du couple, qui démarrent souvent au moment de la première grossesse, est identique en milieu rural et en milieu urbain. 

Mais cette étude, menée par la Fédération nationale Solidarité femmes (FNSF) montre que les violences faites aux femmes en milieu rural ont plus de mal à sortir du silence. Notamment, en Midi-Pyrénées qui comme le Pays de la Loire n'échappe pas à la triste règle. 


Confidentialité des violences en Haute-Garonne

En 2014, 923 plaintes ont été déposées en Haute-Garonne liée aux violences conjugales, 293 dans le Tarn et 155 dans le Gers. 

En 2014 toujours, 118 femmes sont mortes en France sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon. 47% de ces crimes ont lieu en zones rurales.

Selon cette étude, la Haute-Garonne reste la plus touchée au sein de notre Région. Les hommes n'y sont pas plus violents qu'ailleurs, mais les violences conjugales restent dans les zones rurales plus confidentielles et de ce fait, durent plus longtemps. 

En cause ? Le manque d'information, des problèmes de mobilité pour certaines femmes, l'éloignement des lieux d'accueil et difficulté de légitimer leur absence pour s'y rendre. Autant d'éléments qui freinent la sortie de l'isolement des victimes. 


Le poids de la réputation en campagne 

Prendre la décision de quitter son conjoint violent est d'autant plus difficile pour les femmes vivant en campagne du fait de la dépendance économique, Les épouses d'exploitants agricoles ou d'artisans, notamment, n'ont pas toujours de statut reconnu et se retrouvent sans ressources propres. 


"Les freins de la honte et de la culpabilité sont très forts. Un grand nombre n'ose pas porter plainte. Le fait que tout le monde se connaisse les condamne à subir", déplorent les associations. 


La FNSF a créé la première plateforme d'écoute téléphonique nationale sur les violences conjugales en 1992, devenu le 3919, numéro d'écoute et d'orientation soutenu par le ministère des Droits des femmes.
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