Suite aux affrontements qui ont fait plusieurs blessés samedi entre pro et anti-corrida à Maubourguet (Hautes-Pyrénées), le président du comité radicalement anti-corrida (CRAC) est poursuivi personnellement pour avoir organisé la manifestation. Le CRAC menace lui aussi de porter plainte.
Poursuites judiciaires
Les affrontements entre les pro et les anti-corrida risquent de se déplacer sur le terrain judiciaire...Après la manifestation du CRAC (comité radicalement anti-corrida), samedi soir, à Maubourguet (Hautes-Pyrénées), manifestation qui a dégénéré en bagarre générale entre les aficionados, les militants et les forces de sécurité, le président du CRAC-Europe, Jean-Pierre Garrigues est resté en garde à vue durant 20 heures. Poursuivi personnellement pour avoir organisé une manifestation sans déclaration préalable, avoir entravé la circulation, avoir
entravé la liberté du travail avec menace et avoir violé un arrêté municipal en appelant au trouble public avec un mégaphone, il devra comparaître, devant le tribunal de Tarbes le 6 janvier 2015.
Des méthodes jugées violentes
L'observatoire national des cultures taurines dénonce les méthodes des opposants à la corrida, jugées violentes.Samedi soir, une centaine de militants du CRAC sont entrés séparément dans les arènes avant d'envahir la piste et de jeter des fumigènes (non détectés à l'entrée, malgré la fouille). Ils ont été évacués immédiatement - et d'après les témoignages, de manière plutôt musclée - par les CRS postés à proximité. Ceux-ci ont utilisé des gaz lacrymogènes, indisposant également les spectateurs. La corrida a été retardée d'une demi-heure.
D'après Jean-Pierre Garrigues, deux militants (dont un jeune Toulousain ) au moins ont été blessés. Dans notre reportage diffusé dimanche 24 août, un jeune homme témoignait en effet avoir été frappé avec un manche de râteau. Il souffre d'un traumatisme crânien.
Le leader du CRAC indique que ces personnes pourraient porter plainte.
Il rejette en tout cas toutes les accusations dont il fait l'objet, estimant qu'il participait, en tant que citoyen, à une manifestation citoyenne.
Les mêmes faits, un an plus tôt
La mairie de Maubourguet et le club taurin organisateur de la fête sont à l'origine des poursuites à l'encontre du CRAC. La première avait pris en effet un arrêté interdisant toute manifestation à moins de 650 mètres des arènes.Jean-Pierre Garrigues est en outre poursuivi pour des faits similiaires commis à Rio-des-Landes le 24 août 2013, soit un an jour pour jour avant les incidents de Maubourguet. Il comparaîtra pour cela à Dax le 2 septembre prochain.