La compagne du maire UMP Gérard Trémèges, qui est aussi dirigeante de la SEMI une société d'économie mixte de la ville de Tarbes, ainsi que l'adjointe à l'urbanisme ont été entendue ce jeudi par les gendarmes dans le cadre de l'enquête sur la prise illégale d'intérêt.
Deux nouvelles auditions ont été menées ce mercredi à Tarbes par la brigade financière de la gendarmerie de Toulouse dans le cadre de l'information judiciaire ouverte par le parquet de Pau pour prise illégale d'intérêt et recel.La compagne du maire UMP Gérard Trémèges, Isabelle Bonis, dirigeante de la SEMI (société anonyme d'économie mixte de construction de la ville de Tarbes) qui a été placée en garde à vue pendant une dizaine d'heures puis relâchée mercredi vers 19 heures, "sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre elle" selon les propres propos du maire.
L'adjointe au maire chargée de l'urbanisme, Anne-Marie Argounès, a elle-aussi été entendue pendant 3 heures pendant les gendarmes en tant que témoin, a indiqué à France 3 une source proche de la mairie.
Selon son site internet, "la Société d’Economie Mixte Immobilière (SEMI) est une société anonyme qui allie des capitaux publics (ville de Tarbes) et privés. La SEMI est un des outils majeurs de l’action de la collectivité dans le domaine du logement et de l’aménagement".
La justice s'intéresse de près à plusieurs ventes de biens immobiliers de la ville de Tarbes à des proches du maire à des tarifs préférentiels. Le site en ligne Médiapart a notamment révélé le 19 février dernier l'ampleur des dossiers suivis par la justice et le détail des opérations immobilières réalisées notamment au profit de la compagne et du fils du maire.
Gérard Trémèges a toujours crié au complot politique dans cette affaire. Il accuse son ancien adversaire socialiste Jean Glavany d'être à la manoeuvre derrière ce grand déballage et affirme que tout à toujours été mené dans la transparence, le conseil municipal votant à l'unanimité ces ventes immobilières. Il a même annoncé vouloir déposer plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse.
Une perquisition avait été menée mi-décembre par les gendarmes à la mairie de Tarbes. Ils s'étaient notamment intéressés de près aux portables et aux ordinateurs du maire et de ses principaux collaborateurs. Puis début février, ce sont deux responsables du service urbanisme de la mairie qui ont été placés en garde à vue durant une journée avant d'être relâchés sans être poursuivis.
A cette occasion, Gérard Trémèges avait déclaré à France 3 Midi-Pyrénées qu'il ne serait pas "surpris" d'être lui-même "placé en garde à vue" (voir vidéo ci-dessous).
Sans doute les adversaires politiques du maire sortant se méfient-ils de l'effet de balancier que pourrait avoir une exploitation politique de cette affaire judiciaire où le maire est toujours présumé innocent.