L'épisode orageux de la semaine du 20 juin a causé de nombreux dégâts dans les Hautes-Pyrénées. Plusieurs jours après, les habitants attendent encore de faire réparer leur toiture en raison d'une pénurie de tuiles.
Les toitures ressemblent à du gruyère dans les Hautes-Pyrénées. Suite à l'orage de grêle survenu le 20 juin, des dizaines d'habitants ont vu leur toit se fissurer. Les tuiles ont cédé et les fuites d'eau se sont multipliées. Face à l'urgence, les professionnels du secteur ne parviennent pas à satisfaire la demande.
Les bâches font office de toit
Dans la petite ville de Vic-en-Bigorre, il est difficile d'y passer sans apercevoir les toits recouverts de bâche. La grêle s'est violemment abattue sur leurs maisons causant. Les habitants ont été contraints de couvrir leur domicile avec ce moyen provisoire.
Au lendemain de cet épisode météorologique, la Vicquoise Irma Ruzé est sorti de chez elle pour constater les dégâts. Face aux dizaines de tuiles cassées, les pompiers puis un couvreur ont dû poser une bâche pour empêcher la pluie de s'infiltrer dans la maison : "On a des trous partout et dans le garage, 80 tuiles ont été cassées. On a mis des bâches pour empêcher la pluie de rentrer mais on a de l'humidité partout". La septuagénaire attend le feu vert de son assurance mais surtout la disponibilité en tuiles.
A quelques rues de là, Jean-Claude Lassalle fait réparer son toit par un couvreur. Des bâches recouvraient jusque là les dégâts causés par la grêle. Le résident devait alors regarder tous les jours les prévisions météo pour ne pas subir d'inondation : "Cette nuit, je me suis levé à 4 heures du matin parce que l'eau tombait dans la maison malgré les bâches."
Pour renforcer cette couverture de fortune, un couvreur est venu remplacer les tuiles cassées par des vielles conservées par l'habitant. "On n'arrive pas à répondre à tout le monde. Heureusement que certains clients gardent quelques vieilles tuiles. Quand on va s'approvisionner, on est limité en une palette." confie Dylan Reinhard, couvreur "d'Espace Rénovation".
Les gens vont devoir bâcher leur toit pour 1 ou 2 ans minimum !
Michel Utthuria, Le comptoir de la toiture
Les professionnels du secteur font face à une pénurie de tuiles. Sous quota depuis la crise sanitaire, l'entreprise "Le comptoir de la toiture" doit refuser des clients chaque jour. Suite aux intempéries, le propriétaire Michel Utthuria tente aussi bien que mal de satisfaire la demande : "Face au nombre de clients, je demande à certains professionnels s'ils peuvent repousser leurs chantiers prévus dans plusieurs mois, le temps de faire face à l'urgence. En fonction de leur réponse, je m'adapte."
Les comptoirs de matériaux de couverture sont pris d'assaut suite aux dégâts causés par les intempéries. Les fabricants ne peuvent pas accroître du jour au lendemain leurs productions. "Je pense que les gens vont devoir bâcher leur toit pendant encore 1 ou 2 ans minimum." affirme Michel Uttharia.