Jérémy Rimbaud, le "cannibale" des Pyrénées qui avait sauvagement assassiné un nonagénaire en novembre 2013 à Nouilhan (Hautes-Pyrénées), soutenant avoir mangé son coeur, devrait être déclaré irresponsable de ses actes au moment des faits ce qui empêcherait de le juger.
"Les experts psychiatres ont unanimement considéré qu'il était atteint d'un trouble psychiatrique ayant entièrement aboli son discernement", a expliqué à l'AFP le procureur de Pau, Jean-Christophe Muller.
Conformément aux réquisitions du parquet, la juge d'instruction chargée de l'affaire a donc rendu, le 21 avril, une ordonnance transmettant le dossier à la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Pau, selon Jean-Christophe Muller, confirmant une information de Sud Ouest.
"La chambre de l'instruction, après une audience à laquelle les parties civiles assisteront, comme M. Rimbaud si son état le permet, constatera l'irresponsabilité pénale et décidera d'éventuelles mesures de sûreté", comme une hospitalisation d'office judiciaire, a précisé le procureur de Pau.
Mis en examen pour assassinat, tentative d'assassinat et atteinte à l'intégrité d'un cadavre, l'ancien militaire ne pourrait pas, dans un tel cas de figure, être jugé.
Jérémy Rimbaud, âgé de 26 ans au moment des faits, avait reconnu avoir tué, le 15 novembre 2013, un retraité de 90 ans en lui fracassant le crâne avec un outil métallique et avoir, le même jour, agressé un autre homme avec le même objet.
Il avait également soutenu avoir prélevé et mangé le coeur et la langue du nonagénaire au domicile duquel il s'était introduit à la faveur de la nuit. Près du corps de la victime, de la chair cuite avait été retrouvée dans une assiette de haricots.
Des analyses ont par la suite révélé qu'il s'agissait bien de tissus humains. Jérémy Rimbaud a évoqué "des forces extérieures", disant "avoir reçu des ordres par des voix".
Le jeune homme avait servi pendant cinq ans dans le régiment d'infanterie de chars de marine (RCIM) de Poitiers et avait été engagé en Afghanistan en 2011 et 2012.
Aucun problème psychique n'avait été détecté dans son dossier militaire.