Jérémy Rimbaud, suspecté d'avoir tué un homme de 90 ans et d'avoir mangé son coeur et sa langue, a été hospitalisé en milieu spécialisé à Cadilac en Gironde.
L'ancien soldat soupçonné d'avoir mangé le coeur et la langue d'un nonagénaire à Nouilhan dans les Hautes-Pyrénées a été transféré vers une unité spécialisée dans le traitement des malades mentaux dangereux, a indiqué le parquet de Tarbes jeudi.
Jérémy Rimbaud, hospitalisé d'office en psychiatrie à Lannemezan le lendemain même des faits, étant donné son état mental, a été transféré vers l'Unité pour malades difficiles de Cadillac (Gironde), l'un de ces services spécialisés en France dans l'accueil des patients dangereux pour eux-mêmes ou pour autrui, a dit à l'AFP le procureur Chantal Firmigier-Michel.
Le procureur a dit ignorer les raisons de ce transfert ; comme il est hospitalisé d'office, Jérémy Rimbaud n'est plus sous l'autorité de la justice, mais sous celle des psychiatres, tenus au secret médical.
Jérémy Rimbaud, qui a quitté le Régiment d'infanterie chars de marine (RICM) de Poitiers fin octobre et qui a ensuite erré plusieurs jours entre Pau et Tarbes, a tué le 15 novembre un retraité de 90 ans à Nouilhan (Hautes-Pyrénées), village de 200 habitants, en lui fracassant le crâne avec un outil métallique.
En état de délire mystique, il a dit aux enquêteurs qui l'ont interpellé le jour même avoir "obéi à un message d'origine supérieure". Il leur a aussi dit avoir
prélevé et mangé le coeur et la langue de sa victime.
Les constatations et les investigations ont jusqu'alors confirmé ses dires. L'autopsie a montré qu'une partie du coeur avait été extraite de la cage thoracique et que la langue avait été sectionnée. Des analyses doivent encore tenter d'établir si Jérémy Rimbaud les a bien mangés. Elles doivent ainsi dire si un morceau de viande retrouvé dans une assiette près de la victime est d'origine humaine.
D'autres analyses ont montré que le jeune homme de 26 ans n'était pas sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants au moment des faits, a indiqué le procureur. Les investigations quant à la consommation d'autres produits, comme des médicaments, se poursuivent.
Les enquêteurs continuent à rassembler les informations sur le parcours de l'ancien soldat. Il s'agira de savoir si son délire mystique du 15 novembre avait été précédé de signes avant-coureurs et si son passé de militaire y est pour quelque chose.