La ville de Lourdes, un des premiers lieux de pèlerinage catholique dans le monde, a enregistré l'été 2016 une nouvelle baisse de 3,3% de sa fréquentation hôtelière par rapport à la saison précédente.
Durant la saison d'été 2016, Lourdes (Hautes-Pyrénées), pôle touristique majeur de la région, "accueille 550.000 touristes qui génèrent 1,7 million de nuitées, soit un baisse de fréquentation de 3,3 % par rapport à la saison précédente", selon une étude de l'INSEE sur le tourisme en Occitanie.
Concurrence religieuse
Lourdes subit de plus en plus la concurrence d'autres sites religieux en Europe, du Portugal à la Pologne en passant par la Bosnie-Herzégovine.
Dans l'hôtellerie traditionnelle (89% des hébergements touristiques), le nombre de nuitées chute de 4,0%, précise l'Insee. La fréquentation étrangère représente 67% de ces nuitées.
Un important apport économique
Dans cette cité où, selon la tradition catholique, la Vierge Marie est apparue à Bernadette Soubirou en 1858, le tourisme religieux, même s'il est en crise, génère localement d'importantes retombées financières, notamment dans les commerces, hôtels et restaurants.
Crise dans le secteur depuis 2011
La baisse de la fréquentation hôtelière l'été 2016 s'inscrit dans une tendance amorcée en 2011, à l'exception de la faible augmentation de 2014 qui faisait suite à l'effondrement de la fréquentation touristique de l'été 2013, marqué par d'importantes inondations et la fermeture temporaire de nombreuses structures.
Moins d'italiens et de britanniques, plus d'espagnols
Entre mai et septembre 2016, les visiteurs étrangers ont été moins nombreux dans les hôtels de Lourdes (- 4,4 %) qu'en 2015. Une baisse particulièrement marquée pour la clientèle italienne (23 % des nuitées totales), ainsi que pour les Britanniques, Belges et Allemands.
Les nuitées des touristes français diminuent aussi (- 3,2 %). À l'inverse, celles des proches voisins espagnols augmentent (+ 3,3 %).
Dans les autres types d'hébergements, qui regroupent 11% des nuitées, la fréquentation est en hausse sur la saison d'été (+ 4,5 % pour les campings et + 1,8 % pour les autres hébergements collectifs de tourisme).
Déjà, en 2009, la Préfecture avait sonné l'alarme
La sous-préfecture des Hautes-Pyrénées avait, il y a quelques mois, tiré la sonnette d'alarme: entre 2009 et 2014, elle avait noté une "diminution
concomitante" des arrivées (-24%), des nuitées (-23%) et du nombre d'établissements (-25%).
"de plus en plus en plus mal"
Dans cette ville de 15.000 habitants, qui compte 220 magasins de souvenirs et 169 hôtels (avec 4.600 emplois saisonniers), les entreprises touristiques se portent
"de plus en plus en plus mal", relevait alors l'étude.